Etude de la structure des communautés d'abeilles sauvages et du potentiel de pollinisation au Kauwberg (Uccle) et dans ses potagers partagés

Abstract

La situation des abeilles sauvages est sur le déclin tant en abondance qu’en diversité. Pourtant leur rôle est majeur dans la production alimentaire mondiale et plus largement dans le maintien de l’équilibre et du fonctionnement des écosystèmes. La superficie et le nombre de villes augmentant constamment, il est nécessaire d’adapter leurs espaces verts de manière à favoriser des communautés résilientes d’abeilles sauvages. Les objectifs de ce travail sont triples : (1) participer à l’inventaire des abeilles sauvages au Kauwberg, espace vert d’une commune fortement urbanisée (Uccle, Région Bruxelles-Capitale) pour analyser la structure des communautés ; (2) évaluer le service écosystémique fourni dans les potagers partagés du Kauwberg et (3) questionner les potagistes pour évaluer l’adéquation de leurs pratiques et croyances à la préservation des abeilles sauvages. L’inventaire des abeilles sauvages révèle la présence de 100 espèces sur les 243 connues dans la région Bruxelles-Capitale, dont 40 sont spécialisées (oligolectiques ou parasites) et 47 sont terricoles. Les trois types d’habitats montrent des assemblages différents, appuyant leur complémentarité. Les potagers urbains montrent une abondance et une richesse élevée alors que le site de la sablière montre un assemblage d’abeilles unique au Kauwberg. L’évaluation du service écosystémique de pollinisation n’a pas permis d’observer des différences significatives entre les trois potagers du Kauwberg, plusieurs pistes d’amélioration du protocole sont proposées. Le questionnaire des potagistes révèle deux visions différentes de la biodiversité, une proche du concept scientifique et l’autre focalisée sur la biodiversité cultivée. Les potagistes mettent en place des pratiques déjà favorables pour les abeilles sauvages, mais la perception d’un beau potager peut être contradictoire avec leur conservation. Les pratiques culturales (désherbage et paillage) sont différentes selon le potager. En conclusion, le Kauwberg est un lieu privilégié pour les abeilles sauvages dans une commune très urbanisée. Les potagers urbains qu’il accueille sont des lieux privilégiés de contact entre les citadins et la nature et pourraient être un vecteur de sensibilisation à la conservation de la biodiversité.