Ménager les franges urbaines : Quelles synergies et limites à l'appropriation collective du territoire ? Cas d'étude des Lentillères

Abstract

Les villes d'Europe occidentales au début du XXIe siècle font face à une contradiction épineuse. Celle de construire des logements tout en évitant l'artficialisation des sols et ainsi préserver les terres arables qui les jouxtent. A cet égard les politiques urbaines de rénovation urbaine se veulent constituer un nouveau cadre opératoire au secteur immobilier par l'élaboration d'une densité heureuse, riche et verte. Par ce biais les collectivités territoriales entendent relier transition écologique et croissance de l'économie. Les dispositifs de développement durable mis en place tels que les écoquartiers ont le vent en poupe et un nombre croissant de ces projets immobiliers se développent aujourd'hui partout dans les métropoles françaises. Leurs réalisations posent cependant des questions quant à leurs réponses effectives aux enjeux sociaux et environnementaux. Leurs intégrations au sein des franges urbaines fait débat sur deux points: les terres arables sur lesquels ils sont construits et la place réservée aux habitant.e.s dans le processus de fabrique de la ville. De fait une agriculture urbaine citoyenne émerge et revendique des espaces non-bâtis afin de ménager leurs usages, de les cultiver. Dans ce cadre le mémoire étudiera le processus d'appropriation collective d'un lieu, reliquat de l'ancienne ceinture horticole de Dijon, le Quartier Libre des Lentillères. Celui-çi s'inscrit dans une ville devenue métropole dont le développement repose en grande partie sur de nouveaux ensembles immobiliers se réclamant du développement durable. Les parties prenantes aux quartier s'inscrivent dans une lutte pour l'accès à la terre au sein des franges urbaines de Dijon face à la construction d'un écoquartier. En ce sens et après avoir présenté le contexte général de la disparition des ceintures horticoles et de l'évolution des politiques urbaines, nous ferons état du conflit actuel entre les différents acteurs et actrices locales du paysage et présenterons les différents points de vue. Puis nous étudierons dans quelle mesure le quartier libre des Lentillères peut constituer une source d'inspiration à la valorisation des franges urbaines de Dijon.