Les interventions de pleine conscience menées chez les adolescents repris dans le système judiciaire : synthèse méthodique de la littérature

Abstract

Il semblerait que les jeunes délinquants ont plus souvent été victimes de violences physiques et de négligences durant leur enfance que leurs homologues non délinquants. Ce passé est lourd de conséquence pour ces derniers. Il a été reconnu comme favorisant notamment le développement d’un déficit de contrôle de soi, lui-même facteurs de risque important de la délinquance. En outre, ces violences subies s’impriment alors dans le cerveau de façon durable et viennent impacter la trajectoire de vie de l’individu. Ce travail vise à recenser les données probantes concernant l’utilisation des interventions de pleine conscience menées chez le public des adolescents judiciarisés. Un total de 35 études a été repris dans la sélection. Une grande diversité de types d’interventions tant au niveau du contenu que des modalités d’applications a été constatée reflétant alors l’essor de ce champ d’études. La majorité des participants étaient des garçons âgés de 17 ans. Une grande diversité des échelles de mesures a été recensée il en va de même pour la diversité des données quantitatives. Les données de ce travail semblent soutenir une pratique de la pleine conscience principalement dans le cadre de deux situations : celle d’un rôle tampon face aux effets iatrogènes de l’environnement carcérale et celle d’un rôle de réparation du cortex cérébrale face aux conditions difficiles et aux traumas vécus durant l’enfance. L’intervention semblant également pertinente pour soutenir la réintégration de l’individu dans la société, nous déplorons particulièrement le manque de données à long terme dans ce champ d’études ». Néanmoins, nous soulignons les avancées considérables réalisées principalement au cours des deux dernières décennies dans ce domaine de recherches.