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Mémoire de fin d'études : "Architecture et impression 3D : Risque de standardisation ou opportunité culturelle ? La Maison-Sculpture comme expérience à relire."

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Minique, Bryan ULiège
Promoteur(s) : Occhiuto, Rita ULiège ; Wuytack, Karel ULiège
Date de soutenance : 7-jui-2022/10-jui-2022 • URL permanente : http://hdl.handle.net/2268.2/14289
Détails
Titre : Mémoire de fin d'études : "Architecture et impression 3D : Risque de standardisation ou opportunité culturelle ? La Maison-Sculpture comme expérience à relire."
Titre traduit : [fr] ARCHITECTURE ET IMPRESSION 3D : RISQUE DE STANDARDISATION OU OPPORTUNITE CULTURELLE ? LA MAISON-SCULPTURE COMME EXPERIENCE A RELIRE.
Auteur : Minique, Bryan ULiège
Date de soutenance  : 7-jui-2022/10-jui-2022
Promoteur(s) : Occhiuto, Rita ULiège
Wuytack, Karel ULiège
Membre(s) du jury : Chaumont, Henri ULiège
Behets, Sarah ULiège
Langue : Français
Nombre de pages : 109
Mots-clés : [fr] Maison-sculpture, Jacques Gillet,
[fr] Culture numérique, impression 3D
[fr] Hyper-standardisation
[fr] Forme, Matière, Structure, Construction
Discipline(s) : Ingénierie, informatique & technologie > Architecture
Public cible : Chercheurs
Professionnels du domaine
Etudiants
Grand public
Institution(s) : Université de Liège, Liège, Belgique
Diplôme : Master en architecture, à finalité spécialisée en art de bâtir et urbanisme
Faculté : Mémoires de la Faculté d'Architecture

Résumé

[fr] La technologie d’impression 3D m’a toujours fasciné, au point que je me suis procuré une imprimante 3D de « prototypage » d’architecture réduite. J’ai pu observer l’impact de cette technique ainsi que des logiciels de modélisation 3D, de plus en plus performants, sur la conception et représentation de l’architecture. Aujourd’hui, le processus de conception (penser) et de réalisation (faire) d’un objet architectural reçoit de plus en plus d’attention. Dans le livre « Penser-Faire, Quand des architectes se mêlent de construction » , l’hypothèse est développée que « Les architectes ne font pas des bâtiments, ils les imaginent et les dessinent ». A travers des situations, actuelles ou historiques, qui troublent cette division entre conception et construction, ce livre, accompagné du colloque « penser-faire les enjeux théoriques et pratiques des revalorisations du faire en architecture » et de l’exposition « Artefacts », met en perspective une certaine tendance à la valorisation du « faire » l’œuvre en architecture et interroge les promesses du « faire » quant à d’autres rapports possibles aux techniques. Les auteurs insistent sur les questions de la forme, la matière, la construction, le langage architectural et l’environnement. L’introduction est écrite par Tim Ingold. Dans son approche matérialiste de la fabrication (« Faire - anthropologie, archéologie, art et architecture », 2014), il va encore plus loin et renverse l’idée que l’acte de fabrication impose une forme à la matière inerte et nous révèle « l’itinérance » au sein de la matière pour engendrer des formes. Pour lui, la conception est médiée par le processus de la réalisation (doing-in-making) et il développe également la différence impliquant les deux questions : « Qu’est-ce que vous faites (doing) ? » et « Qu’est-ce que vous êtes en train de faire (making) ? ». La première question est de l’ordre du descriptif de la forme, de la matière, des enjeux de la structure, des techniques utilisées sur le chantier et du résultat obtenu. Tandis que la deuxième question engendre une réflexion profonde sur le projet et les convictions qui donnent direction et sens à cette démarche.
Le caractère des contributions du livre « Penser-Faire, Quand des architectes se mêlent de construction » est, selon Ingold, que les différents auteurs sont convaincus que faire quelque chose (making) arrive en le faisant (doing) et que la pensée (conception de et réflexion sur) dirige et suit le processus de la réalisation (faire). C’est la transition, même l’inversion, de « doing-in-making » vers « making-in-doing ». Dans la publication, cinq notions ont attiré mon attention : « la forme non-standard, vers l’hyper-standard », « la matière qui donne forme, une nouvelle forme d’artisanat », « l’évolution structurelle des structures additives sur chantier, des nouvelles perspectives », « Le chantier virtuel, une expérience partagée » et « l’esthétique d’imperfections historiques, technologiques et matérielles ».
Initialement, je voulais consacrer mon TFE aux différentes techniques d’impression 3D ou de « fabrications additives » sur chantier. Très vite, je me suis rendu compte que la seule question de la description devrait être complétée par des questions qui engendrent une réflexion profonde sur le projet et les convictions architecturales qui donnent direction et sens à ces nouvelles techniques. En suivant la logique explicitée par Ingold et développée dans le livre « Penser-Faire, Quand des architectes se mêlent de construction », la question de Mélanie Renard « Les technologies d’impression 3D redéfinissent-elles l’architecture ? » , où l’architecture suit les nouvelles technologies de construction et logiciels 3D afin de concevoir et représenter des formes tridimensionnelles avec des géométries complexes, devrait être complétée par « L’architecture redéfinit-elle les technologies d’impression 3D ? ». Ici, l’architecture ne suit pas seulement une technique mais dirige également le processus de réalisation.
Dans le cadre de ce TFE, ma promotrice Madame Occhiuto m’a fait découvrir la remarquable maison-sculpture de l’architecte Jacques Gillet, construite en étroite collaboration avec le sculpteur Félix Roulin et l’ingénieur René Greisch. Cette maison unifamiliale, conçue entre 1965 et 1969, est « un projet manifeste » , porteur de valeurs architecturales et humaines. La maison sera le cas d’étude à interroger qui permettra de faire une lecture critique de la construction actuelle d’impression 3D sur chantier. Après avoir suivi le processus de genèse de la maison et avoir bien pris conscience du savoir que ce bâtiment incorpore, une lecture de la littérature sur ce bâtiment-sculpture permettra de compléter l’étude. Dans le spectre de la lecture de ce bâtiment, ce TFE s’inscrit dans l’interprétation propre à Luc Merx et Christian Holl « entre une recherche pour l’unicité et sa nécessité d’expérimenter les nouvelles technologies ». Ce TFE ne sera pas seulement l’occasion de faire un éloge sur les nouvelles possibilités des techniques, mais d’apporter une solution aux applications des outils numériques à l'architecture biomorphique actuelle. L’œuvre de Gillet annonce un futur porteur de connaissances, au sens culturel et technique, pour les nouvelles technologies, y compris l’impression 3D.
En se concentrant sur les aspects de l'architecture de Gillet, qui diffère de la composition numérique standard, on prend très vite conscience que « la maison-sculpture n'est précisément pas ce que vise le marketing de l'architecture numérique : une habitation complète et entièrement formulée qui a simplement besoin d'être consommée » . Et si on ne considérait plus l’ordinateur et l’imprimante 3D comme un instrument de mise en œuvre des principes fondateurs du « modernisme » , mais comme une technologie qui peut libérer au lieu d'uniformiser ? Afin d’accentuer ce propos et de certifier ce choix de cas d’étude, « Vidler » fait référence à un manque d’un projet culturel d'architecture biomorphique-numérique qui jusqu'ici s'est limité à s'extasier sur la possibilité de générer des structures géométriques complexes. Pourtant, l'architecture numérique permet d'explorer les relations complexes entre le contrôle et la liberté, entre la prédiction et la coïncidence.
Antoine Picon parle d’une véritable « culture numérique » , où s’articulent plusieurs dimensions : non seulement des réflexions et des tendances stylistiques propres aux architectes mais aussi, plus généralement, des modes de vie en forte évolution depuis l’après-guerre et des choix technologiques et industriels liés à un contexte géopolitique lui-même changeant.
L’hypothèse de départ de Luc Merx et Christian Holl dans « Closeness to Nature and Alienation from Nature. The Sculpture House by Jacques Gillet, René Greisch and Felix Roulin in Liège and its significance in the current architectural discourse » est que « Nous devons trouver un moyen de créer une relation à la nature dans le cadre de la pratique culturelle avec une distance que nous aurions besoin d'explorer dans chaque nouvelle instance. L’habitation liégeoise suggère que cela sera possible si la qualité de l'architecture n'arrive que lorsque l'occupant est appelé non seulement à prendre position vis-à-vis d'elle, mais aussi à revoir cette position encore et encore » . Ainsi, ces auteurs formulent une hypothèse de relance de projet à travers une interprétation de la pensée, du dessin et de la réalisation formelle. La maison-sculpture ou sculpture-vivante, comme un milieu bâti à la fois plus complexe et plus proche des structures naturelles, devient l’œuvre de départ d’une nouvelle interprétation.
De cette révision critique découle une relecture de la 3ème révolution industrielle et de son impact sur la pratique, la conception et la réalisation d’architectures. On peut en déduire que l’innovation dans le biomorphique-numérique et l’impression 3D sur chantier manque d’un projet de culture numérique lié à l’architecture.
La maison-sculpture comme cas d’étude peut servir de guide pour produire un nouveau propos, au sens culturel et technique, et peut donner direction au projet de culture numérique appliqué à l’architecture d’impression 3D sur chantier tout en gardant un lien avec la nature.


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  • Minique, Bryan ULiège Université de Liège > Master archi., à fin.

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