Mémoire de fin d'études : "Comment tirer profit du bon sens présent dans l'architecture vernaculaire rurale lors de ses rénovations tout en tenant compte du contexte actuel ?"

Abstract

Jusqu’à la fin du 20e siècle, les Hommes construisaient avec les ressources qu’ils trouvaient sur place en s’adaptant aux spécificités et au climat du lieu où ils s’implantaient (Gauzin– Müller, 2020). Par conséquent, nos campagnes foisonnaient d’anciennes fermes agricoles datant principalement du 19e siècle, ou antérieures encore pour certaines, qui représentaient des éléments inestimables pour notre patrimoine (Battaini-Dragoni, 2008 ; Stébé & Marchal, 2016). Toutes ces traces témoignent d’une riche histoire de l’architecture traditionnelle et nous renseignent sur des techniques, des savoir-faire et du bon sens constructif que nous devrions nous efforcer de comprendre et de prendre comme exemple afin de pouvoir les mettre à profit dans le cadre des rénovations actuelles. En effet, elles pourraient proposer des solutions à certains problèmes auxquels nous allons devoir faire face : Nous savons qu’il y a un réchauffement climatique important qui s’accentue considérablement depuis le milieu du 20e siècle, et que le secteur de la construction, de par le changement quant au confort et l’évolution du contexte, a une certaine part de responsabilités. Il représente environ 40% de la consommation d’énergie finale dans le monde (GIEC, 2015). Les bâtiments deviennent tellement complexes, en raison des techniques de plus en plus pointues et des normes de plus en plus précises, qu’il devient presque impossible de revenir à des choses simples (Eberle & Aicher, 2012). Comme le dit Eberle (2012, p.1) « Nous avons remplacé la nature par un environnement technique, plutôt que de développer une relation sensée pour l'utilisateur » . Contrairement à aujourd’hui, le peu de moyens de nos ancêtres impliquait que l’on devait réfléchir avec ce que l’on avait à disposition. Aujourd’hui, c’est l’ensemble du contexte qui a changé (Vanzande, 2010)! Avec l’avènement de la mondialisation et de l’industrialisation, comprenant l’évolution des techniques et des transports, tout nous semble acquis. L’enjeu n’est pas de répliquer le passé, mais d’y puiser des méthodes probantes et de les transposer dans le contexte contemporain, en les faisant évoluer vers une efficacité pratique aujourd’hui délaissée. Dans quelles mesures les rénovations de ce patrimoine particulier sont- elles capables de tirer avantage de tous ces enseignements, de toutes ces qualités, qui sont parfois invisibles et de lutter contre les ravages? Il serait plus sage d’en tirer profit, tout en l’adaptant au contexte actuel qui a radicalement évolué : le rapport au confort, un mode de vie différent, l’évolution des normes, la performance énergétique à atteindre. Bien que la crise climatique a des répercussions bien connues de tous, elle a également de nombreux effets encore « peu connus » qui s’accentuent et auxquels nous allons très vite être confrontés. On doit par exemple, s’attendre à davantage de problèmes d’approvisionnement de ressources. Ces conséquences se sont déjà faites ressentir suite à la crise du covid mais cela va certainement s’accentuer encore suite à l’évolution de différents conflits géopolitiques déjà entamés. Le coût de diverses matières premières augmente, tout comme le prix des énergies qui explosent partout en Europe. Le prix du pétrole augmente également ce qui provoque une hausse considérable du coût des transports mondiaux (accentué par la société de consommation et la mondialisation). Cela va provoquer des problèmes d’approvisionnements partout dans le monde et ce, dans tous les domaines. Toutes ces observations sont également de bonnes raisons de consommer local et de retrouver des ressources dont nous pouvons encore maitriser les coûts et l’approvisionnement. On se rend compte qu’il est parfois primordial de revenir à des choses simples.