Comment se construisent les attitudes des élèves à l'égard des mathématiques ? Étude exploratoire avec des élèves de troisième secondaire

Abstract

Ces dernières années, l’intérêt de la communauté scientifique s’est largement intéressé à la dimension affective dans les apprentissages. Au-delà des performances scolaires, les milieux éducatifs sont des endroits qui mettent en jeu des dispositions émotionnelles qui, à leur tour, peuvent mener à des attitudes variées chez les élèves (Olivares & Ceglie, 2020). Bien que les spécialistes des sciences de l’éducation rencontrent des difficultés à s’accorder sur les fondements de ces attitudes (Di Martino & Zan, 2011), des similarités sont observées. Les perceptions qu’ont les élèves de la discipline, les émotions qu’elle génère, le sentiment de compétence ou encore l’entourage social sont évoqués comme sources d’influence de leurs attitudes (Di Martino & Zan, 2011 ; Elçi, 2017 ; Genoud & Guillod, 2014 ; Rice et al., 2013).

Ce travail de recherche s’est attelé à déterminer comment se construisent les attitudes des élèves en mathématiques en recourant à différentes méthodes de récolte de données. En premier lieu, deux classes de troisième année du secondaire général ont rédigé un court récit autobiographique de leur relation avec les mathématiques. En deuxième lieu, ils ont répondu à un questionnaire (Genoud & Guillod, 2014) qui a permis de situer leurs attitudes sur un continuum allant d’attitudes négatives à attitudes positives. En troisième lieu, nous avons souhaité étayer nos résultats en menant des entretiens compréhensifs avec les élèves ayant obtenu les scores extrêmes au questionnaire.

Les données récoltées ont permis de répondre à notre question générale de recherche, déclinée en deux sous-questions, à savoir : Quelles sont les dimensions à l’origine des attitudes des élèves en mathématiques ? Quelles sont les dimensions qui soutiennent et entretiennent les attitudes des élèves en mathématiques ?

Concrètement, les résultats ont montré que l’ « affection pour les mathématiques » et la « compréhension de la matière » sont les dimensions à l’origine des attitudes et qu’elles sont soutenues par d’autres telles que la perception de la matière, le soutien de l’entourage ou encore l’expérience d’apprentissage en mathématiques.