Quelles sont les motivations de certaines personnes, dont les maraîchers locaux, à travailler dans l'économie sociale au détriment des différents avantages qu'ils pourraient obtenir dans d'autres structures relevant de l'économie capitaliste « classique » ? Une approche par l'analyse de ces motivations.

Abstract

L’économie sociale et solidaire belge francophone s’étoffe, un peu plus chaque jour, de nouveaux travailleurs. Le choix de ces travailleurs, mus par une volonté d’interagir différemment pour réduire leurs empreintes écologiques sur notre planète, nous a amené à nous questionner sur la thématique de la motivation de ces derniers à rejoindre les différents mouvements sociaux et solidaires et plus particulièrement, celui du secteur du maraîchage biologique. La question de recherche qui servira de trame à ce travail de fin d’étude est la suivante : « Quelles sont les motivations de certaines personnes, de certains paysans locaux dans le présent cas, à travailler dans l’économie sociale et solidaire maraîchère au détriment des différents avantages (carrière, salaire, …) qu'ils pourraient obtenir plus facilement dans d’autres organisations relevant de l’économie capitaliste « classique » ? » Ce travail sera scindé en deux parties, la première théorique et la seconde pratique. La partie théorique synthétisera un échantillon de la littérature traitant de l’économie sociale et solidaire belge francophone. Les différents types d’organisation de cette économie y seront développés. Nous présenterons également la théorie de l’auto-détermination (Deci & Ryan, 1985) dont le concept de motivation prosocial fait partie ainsi que de la théorie de « faire don » de leur travail (Almond & Kendall, 2000) et les travaux portant sur la différence du niveau de motivation intrinsèque des travailleurs issus du secteur social et ceux issus du secteur privé. Cette vue d’ensemble nous permettra de dégager un cadre d’analyse pour appréhender le sujet central de notre travail de fin d’étude ainsi que les hypothèses de recherche y afférant. La partie pratique de ce travail va s’attacher, quant à elle, à confronter la théorie aux données obtenues à l’aide d’une analyse qualitative de onze entretiens réalisés au sein d’une coopérative locale maraîchère, à finalité sociale. Nous pourrons ainsi faire ressortir de cette analyse non pas une réalité absolue mais bien une réalité.