Mise à jour de la carte définissant les zones favorables à l'installation du grand éolien en Wallonie

Abstract

Le changement climatique est en partie dû à l’utilisation de combustibles fossiles et conduit à l’apparition de phénomènes climatiques extrêmes plus fréquents. Afin de contrer ces effets négatifs, et maintenir une production d’énergie suffisante pour permettre un développement continu de l’humanité, l’installation d’énergies renouvelables est actuellement l’unique solution. L'énergie éolienne est une énergie renouvelable qui transforme l’énergie cinétique du vent en électricité. Elle contribue à réduire les pollutions atmosphériques et procure des avantages sociaux et économiques. Des inconvénients existent quant à son installation, notamment leur impact sur la faune, leur impact sonore et leur impact visuel.

Pour diminuer la consommation de combustibles fossiles le Plan National Intégré Énergie Climat Belge prévoit que 37% de la consommation finale brute soit issue d’énergie renouvelable en Wallonie d’ici 2030, dont 46% d’énergie éolienne. Pour atteindre cet objectif, il faut atteindre une production éolienne de 4600 GWh/an en 2030.

L'objectif principal de ce travail de fin d’études est de vérifier si ce but est atteignable en créant un outil permettant de mettre à jour la cartographie des zones favorables à l’installation du grand éolien en Wallonie de 2013. Cette mise à jour a été faite pour trois scénarios de base correspondant à trois modèles éoliens différents. Ceci a permis de déterminer que le productible augmente en parallèle à la hauteur des éoliennes, contrairement aux surfaces disponibles. Il est préférable d’installer en plus petit nombre des éoliennes plus grandes et plus puissantes, plutôt que plusieurs petites et moins performantes. En diminuant le nombre de mâts, leurs inconvénients sont également réduits. Le productible électrique potentiel plus élevé (3958 GWh/an) est obtenu pour le modèle considérant des éoliennes de 180 m de hauteur totale et de puissance nominale égale à 5,6 MW. Cet outil a également été utilisé afin d’analyser l’influence de la distance à l’habitat sur le productible. Cette analyse a permis de déterminer que la distance actuelle quant à l’habitat en zone habitation du plan de secteur est suffisante mais que la distance à l’habitat dispersé devrait être modifiée pour ne pas être une valeur fixe. La distance qui semble être le meilleur compromis entre la production et la qualité de vie est la distance de trois fois la hauteur totale de l’éolienne. Pour améliorer la véracité des résultats, il faut entre autres des données d’entrées plus à jour et précises, aussi le repowering et la proximité aux réseaux électriques à haute tension pourraient être pris en compte dans le futur.

Et enfin, un objectif supplémentaire du travail est de proposer une méthode d'évaluation de la visibilité des éoliennes, qui permettrait dans le futur de mieux prédire l’impact visuel des parcs. La méthode proposée conduit à des résultats satisfaisants.

La Wallonie est largement capable d’atteindre son objectif d’ici 2030, la seule limite est le temps d’obtention de permis, la réalisation de l’étude d’incidences et d’installation.