La reconnaissance des émotions chez les enfants porteurs de trisomie 21 : Analyse critique de deux types d'intervention et l'impact sur l'inclusion scolaire

Abstract

Introduction et objectifs : La trisomie 21 est caractérisée par un ensemble d’anomalies touchant divers domaines. Les personnes porteuses de ce syndrome présentent notamment des difficultés en reconnaissance émotionnelle. Cette capacité à identifier, comprendre et reconnaitre les émotions faciales permet de faciliter les comportements dans les interactions et habiletés sociales de l’enfant. Par conséquent, leurs faibles ressources cognitives, langagières et émotionnelles, pourraient expliquer leurs difficultés d’adaptation sociale. L’objectif initial de cette étude est d’étudier l’efficacité d’une intervention sur la reconnaissance des émotions chez les enfants présentant une trisomie 21. Nous trouvions également intéressant d’observer l’impact d’une intervention sur leur inclusion scolaire. Méthodologie initiale : pour répondre à la première question de recherche, une intervention proposant des supports statiques et des supports dynamiques ralentis par un logiciel de ralentissement audio-visuel est proposée à raison de 4 séances de 30 minutes par support. Une évaluation de 3 mesures est également présentée au participant, en pré et en post-intervention. La mesure d’efficacité est constituée de 2 tâches, à savoir : une tâche expérimentale et une tâche de « reconnaissance d’affects » de la Nepsy-II. La mesure contrôle est représentée par l’épreuve de « mémoire des visages » de la Nepsy-II. La mesure transfert, évaluant l’impact de notre intervention sur l’inclusion scolaire et répondant ainsi à notre deuxième question de recherche, est composée de la traduction française de la « Diagnostic Adaptive Behavior Scale ». Méthodologie secondaire : Suite aux complications de recrutement rencontrées, uniquement la première question de recherche sera abordée dans ce travail. Trois participants ont finalement été recrutés : Antoine n’ayant jamais bénéficié d’intervention sur les émotions, Coline les ayant travaillées par l’intermédiaire de supports statiques et Fabrice ayant réalisé des stages de théâtre. La ligne de base pré-intervention leur a été proposée. Résultats et conclusions : En réponse aux résultats de nos participants ayant travaillé les émotions au préalable, nous émettons l’hypothèse qu’une intervention portant sur les émotions, quel que soit le type de support proposé, permet aux patients de s’améliorer dans la reconnaissance d’affects. Nous pouvons mettre en évidence une généralisation et un maintien sur le long terme de ce qui est appris. Ces résultats soutiennent l’importance de travailler sur le versant émotionnel avec les personnes porteuses de trisomie 21. Néanmoins, pour le moment, aucune donnée ne permet de proposer un protocole précis aux logopèdes pour aborder la reconnaissance des émotions avec les patients présentant une trisomie 21.