Evaluation de l'efficacité d'un dispositif permettant de travailler la qualité des entretiens anamnestiques auprès d'étudiants de master 1 en logopédie

Abstract

Ce mémoire s’inscrit dans une démarche Evidence-based practice où prendre en compte les valeurs et les préférences du patient fait partie intégrante et constitue un élément clé. En effet, plusieurs auteurs présentent ce « pilier patient » comme étant un élément clé de la pratique logopédique (Dollaghan, 2007 ; Schwarz, et al., 2020). Pour mettre en place ce pilier, le clinicien doit se reposer sur deux types de compétences. D’une part, les compétences cliniques telles que les connaissances théoriques propres au champ d’expertise du clinicien et d’autre part, les compétences relationnelles contribuant à l’établissement d’une alliance thérapeutique de qualité (Wampold, 2001). L’intérêt de travailler spécifiquement cette composante auprès des étudiants de première année de master est motivé par plusieurs preuves scientifiques qui mettent en avant son rôle incontournable lors de la prise en charge. Ce mémoire se concentre donc sur l’implémentation d’un dispositif spécifique concernant cette composante relationnelle et plus particulièrement, l’alliance thérapeutique. Pour connaitre la contribution respective du stage et de l’apprentissage lié à l’alliance thérapeutique sur cette même compétence, deux groupes ont été créés. L’un prendra part de manière isolée au dispositif et au stage. Tandis que le second groupe participera de manière conjointe au dispositif de et au stage. Pour quantifier l’évolution des comportements et des attitudes contribuant à l’alliance thérapeutique, des jeux de rôle été proposés aux étudiants. L’outil utilisé pour mesurer l’acquisition de ces comportements et de ces attitudes est la « Calgary-Cambridge Guide to communication : Process skills » (Kurtz et al., 1998). Chaque jeu de rôle est filmé et illustre une anamnèse où chaque binôme comprend un parent fictif et un étudiant. Les résultats mettent en avant une amélioration des comportements et des attitudes contribuant à l’alliance thérapeutique tout au long de l’année. Cependant des nuances sont à faire concernant l’évolution propre à chaque groupe. En effet, le premier groupe présente une amélioration significative à la suite du dispositif de l’alliance thérapeutique et une amélioration continue durant la participation au stage. En revanche, le second groupe présente des progrès significatifs durant la période où aucun apprentissage n’a lieu concernant l’alliance thérapeutique. A l’inverse, lorsque les étudiants du second groupe participent au dispositif et au stage, nous notons que seul le nombre d’items non acquis diminue significativement. La meilleure manière et le meilleur moment pour enseigner l’alliance thérapeutique lors de la première année de master reste à déterminer.