Comment la pratique de co-enseignement s'organise-t-elle et comment est-elle vécue par les enseignants du fondamental en Fédération Wallonie-Bruxelles ?

Abstract

Résumé Le statut de jeune enseignant est, depuis un certain nombre d’années, mis à rude épreuve. Un consensus apparaît [entre les enseignants concernés par l'expérience, tous âges et niveaux d'enseignement confondus], autour du fait que le début de carrière est une phase de l’insertion socioprofessionnelle, en outre, particulièrement concernée par une forme de pénibilité au travail (Ciavaldini-Cartaut et al., 2017). Sur base, entre autres, de ce constat et de ma propre expérience, sont nés un intérêt et un questionnement quant à la possibilité de travailler davantage en coopération avec d’autres instituteurs pour œuvrer ensemble dans une situation d’enseignement face à des élèves (Marcel et al., as cited in Chéreau, 2008). Dès lors que nous avons découvert la notion, le co-enseignement est devenu l’objet de cette recherche. Nous pouvons décrire le co-enseignement comme une pratique enseignante coopérative concernant plusieurs enseignants qui agissent ensemble dans une même classe d’élèves et dont la gestion leur est attitrée équitablement. La particularité de cette pratique pédagogique est que les enseignants sont présents dans le groupe, travaillant simultanément ensemble, selon diverses modalités. Si le concept est théoriquement explicité dans la littérature scientifique, la mise en place effective du co-enseignement reste peu analysée. Cette recherche tend donc à mettre en lumière la façon dont les enseignants de l’école primaires en FWB mettent en place le co-enseignement sur le terrain, s’ils le font selon le(s) cadre(s) théorique(s) existant(s) ou s’ils se sont approprié la pratique d’une autre manière. Les données récoltées pourraient être mises en perspective à l’aide de la théorie assimilée. En outre, mon étude souhaite relever le ressenti des enseignants quant à cette pédagogie, vis-à-vis de la charge de travail effective, du climat de classe, du climat professionnel et de leur propre pratique en général, mon postulat étant que ce genre de travail collaboratif/coopératif pourrait être inspirant pour les jeunes enseignants en décrochage. C’est dans l’optique d’une étude à visée compréhensive que nous avons mené des entretiens semi-dirigés auprès de huit d’enseignants du fondamental en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’objectif de cette recherche est donc principalement d’établir un état des lieux des pratiques des différents enseignants interrogés.