Le remplacement du bisphénol A par d'autres bisphénols est-il judicieux pour la santé ?

Abstract

Le bisphénol A (BPA) est une substance chimique utilisée depuis des décennies principalement pour la fabrication de plastique polycarbonate et de résines époxy. Il contamine l’environnement au sens large, que ce soit l’air, l’eau, les poissons et certaines denrées alimentaires de par la migration du packaging vers l’aliment en question. Il possède une activité oestrogénique connue depuis les années 1930, cependant ce n’est que depuis quelques années que les scientifiques se sont intéressés aux effets sur la santé en tant que perturbateur endocrinien (fertilité, cancer, diabète, maladies cardiovasculaires, obésité). La dose journalière tolérable (DJT) a été continuellement revue à la baisse par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en passant d’une valeur de XXX μg par kg poids corporel par jour en 20XX à la dose extrêmement faible de XXX ng par kg de poids corporel par jour en 2022. Une évaluation du risque lié à l’exposition du BPA est nécessaire. Cette inquiétude croissante pour l’utilisation du bisphénol A a mené à la recherche d’alternatives de la famille des bisphénols (bisphénol S, bisphénol F, …) pour le remplacer, nommés analogues du bisphénol A. Cependant, encore moins d’études et de recul sont disponibles à leurs sujets. Ces composés, de par leur similitude de structure avec le BPA, possèdent vraisemblablement le même genre d’effet néfaste sur la santé et l’environnement. Il existe néanmoins des moyens pour dégrader le bisphénol A (biodégradation, photodégradation, adsorption, micro-organismes) dans l’environnement. De vraies alternatives non-toxiques (jusqu’à preuve du contraire) existent suivant le type d’utilisation et le produit final considéré mais des études à long terme sont nécessaires comme pour les analogues du bisphénol A.