Bien-être et détresse psychologique chez les personnes transgenres

Abstract

Introduction et objectif : Bien que le concept existe depuis longtemps, la transidentité en tant qu’objet d’étude scientifique est plutôt récente. Une grande partie des études portent sur le lien existant entre la dépression et les troubles anxieux d’une part et la transidentité d’autre part. D’autres recherches ont, quant à elles, investigué les facteurs de protection susceptibles de contrer ces risques de détresse psychologique et sont parvenues à mettre en lumière le support social et le sentiment d’appartenance comme d’importantes ressources pour les personnes transgenres. Dans le cadre de notre étude, l’objectif est de vérifier si le fait de se sentir soutenu socialement a un impact plus important pour le bien-être psychologique chez les personnes transgenres que chez les personnes cisgenres. Méthodologie : Pour répondre à notre objectif de recherche, une étude en ligne a été administrée à 38 adultes cisgenres et 21 adultes transgenres âgés de 18 à 37 ans. Plusieurs questionnaires composaient notre étude en ligne. Ils ont permis de répondre à nos hypothèses relatives à la symptomatologie dépressive (BDI-II), au niveau d’anxiété (STAY forme Y-B) et au sentiment d’appartenance au sein de groupes d’activités sociales et auprès des collègues de travail (ESAS version activités et version travail). Des questions socio-démographiques ont également été introduites pour préciser le profil de nos participants transgenres et cisgenres. Résultats et conclusions : Alors que significativement plus de symptômes dépressifs ont été relevés dans notre échantillon de personnes transgenres par rapport à celui de personnes cisgenres, aucune différence significative n’a été observée concernant le niveau d’anxiété entre les deux groupes. Par ailleurs, une corrélation négative significative a été relevée entre le sentiment d’appartenance au sein de groupes d’activités sociales et auprès des collègues de travail d’une part et une symptomatologie dépressive d’autre part, chez les personnes transgenres. Cela est également le cas entre le niveau d’anxiété et le sentiment d’appartenance auprès des collègues de travail uniquement. En outre, il existe une différence significative entre les coefficients de corrélation des deux groupes quant au lien entre la dépression et le sentiment d’appartenance au sein de groupes d’activités sociales mais pas avec les collègues de travail. Enfin, il existe une différence significative entre les coefficients de corrélation des deux groupes quant au lien entre le niveau d’anxiété et le sentiment d’appartenance auprès des collègues de travail mais pas avec les groupes d’activités sociales. Par conséquent, nous avons pu répondre positivement à notre question de recherche.