Interventions ciblant ou ayant un effet sur la production de la voix et/ou de la parole dans un contexte de prise de parole en public : Synthèse méthodique de la littérature de type scoping review

Abstract

Introduction et objectifs : Prendre la parole en public est une activité essentielle. Cependant, celle-ci génère fréquemment de l’anxiété (Bodie, 2010) qui influence les paramètres de la voix (ex : fréquence fondamentale) et de la parole (ex : disfluences) (Buchanan et al., 2014). Selon Breakey (2004), l’entrainement des compétences de prise de parole en public fait partie intégrante du champ d’action des logopèdes. Plusieurs types d’entrainement ont fait l’objet d’études (Chollet et al., 2015) mais, à notre connaissance, il n’existe aucune synthèse méthodique portant sur ces interventions. C’est pourquoi l’objectif de ce mémoire est d’établir une scoping review des interventions ciblant ou ayant un effet sur la production de la voix et/ou de la parole dans un contexte de prise de parole en public. Méthodologie : Les recherches ont été effectuées sur les bases de données Medline ALL/Ovid (1946-2021), PsycINFO/Ovid (1806-2021) et Eric/Ovid (1965-2021). Les références obtenues ont été sélectionnées par deux reviewers indépendants en s’appuyant sur des critères d’éligibilité précédemment définis. Le protocole de cette scoping a été enregistré a priori (https://osf.io/chsm9/). Résultats et conclusions : Cette scoping comprend 23 articles. Les interventions sont très hétérogènes. Elles comprennent pour la plupart des techniques de modification des habitudes, de modélisation du comportement ou d’exposition répétée. La tâche de prise de parole varie au niveau de la thématique de présentation (ex : informatif, personnel) et de sa durée. L’absence de public est relevée dans de nombreuses études. Les participants sont généralement des adultes anglophones issus de la population générale. Les mesures de parole sont plus fréquentes que celles de voix et toutes deux sont généralement basées sur des échelles type Likert. La majorité des auteurs estiment que leur intervention a eu des effets bénéfiques sur la voix et/ou la parole mais seuls 48% utilisent des procédures statistiques inférentielles. Ces études présentent de nombreuses faiblesses méthodologiques (ex : design quasi-expérimental, petite taille d’échantillon, manque d’évaluation des qualités psychométriques des outils de mesure). Cette synthèse méthodique suggère la réalisation d’études plus rigoureuses sur les interventions ciblant ou ayant un effet sur la voix et/ou la parole dans un contexte de prise de parole en public.