Impacts des paraffines chlorées à chaînes courtes sur le rotifère Brachionus calyciflorus et effets croisés avec une augmentation de la température

Abstract

Les paraffines chlorées à chaînes courtes (SCCPs), font l’objet d’études récentes en raison du peu d’informations disponibles sur ces dernières et du fait de leur utilisation répandue au siècle dernier dans différents secteurs industriels. Cependant, les SCCPs sont des polluants organiques persistants. Dès lors, depuis 2017, ces molécules sont classées dans l’Annexe A par la Convention de Stockholm. Il est donc important d’étudier le risque écologique de ces molécules. De ce fait, ce travail vise à déterminer l’effet des SCCPs sur le rotifère Brachionus calyciflorus, d’une part, et sur la combinaison de l’effet de ces composés et de l’augmentation de la température, selon les prédictions de l’Intergovernmental Panel On Climate Change, d’autre part. Les organismes ont été exposés à une température de 25 °C ± 2 °C et sous trois concentrations, plausibles dans l’environnement, de SCCPs (10, 100 et 1000 ng/L). Quatre paramètres reproducteurs (le taux de croissance intrinsèque de la population, le taux de mixis, le taux de fertilisation et le nombre de cystes produits par femelle) sont analysés par comptage et par l’identification des différents types de femelles de rotifères. Après 72 h, il est observé une augmentation de la mixis chez les individus exposés à 10 et 100 ng/L et une diminution de la fertilisation chez les individus exposés à 100 et 1000 ng/L. Ces expositions n’entraînent aucun effet sur le taux d’éclosion des cystes produits ni sur les populations issues de ces cystes. L’évaluation de l’effet combiné d’une augmentation de la température et de l’exposition aux différentes concentrations du xénobiotique a été réalisée en comparant les effets observés à 20 °C dans de précédentes expériences et à 25 °C. Il s’avère que l’impact des SCCPs est jusqu’à 4,6 fois supérieur à 25 °C par rapport à 20 °C. Cela indique qu’une augmentation de la température moyenne des eaux de surface aggraverait l’impact de ces composés sur les populations de rotifères.