Étude des niveaux de contamination par des éléments traces de trois espèces de mammifères marins de la mer du Nord : le marsouin commun, le phoque commun et le phoque gris

Abstract

L’environnement marin et le biote y vivant subissent de nombreuses pollutions d’origine anthropique. En mer du Nord certains mammifères marins comme les marsouins communs (Phocoena phocoena), les phoques communs (Phoca vitulina) et les phoques gris (Halichoerus grypus) accumulent certains xénobiotiques (mercure et polluants organiques persistants (POPs) ). Ces trois espèces cohabitent dans la mer de Wadden en Allemagne. La particularité de cette mer étant une très forte proximité avec les côtes. Ces trois espèces subissent très fortement les pressions anthropiques. L’objectif principal de ce travail était d’établir le profil de contamination pour 30 éléments chimiques (T-Hg, Cu, Mn, Zn, Se, Cr, Fe, Mo, Co, Ca, P, V, Sr, B, As, Cd, Pb, Sn, Al, Rb, Ni, Be, Ag, Sb, Ba, Tl, 238U, Ti, Bi, Li) dans des tissus (muscle, foie, sang, poil, peau) chez les marsouins communs, les phoques communs et les phoques gris. Le but était aussi de déterminer quel facteur (tissu, espèce, lieu, âge, sexe, saison et année d’échantillonage) influençaient le plus le profil de contamination. Le T-Hg a été analysé au moyen d’un Direct Mercury Analyzer 80 (DMA-80) et les 29 autres éléments par Inductively Coupled Plasma-Mass Spectrometry (ICP-MS). Une analyse par composante principale (ACP) et une analyse de la redondance (RDA) ont été réalisées sur les résultats. Globalement les éléments influençant le plus la variabilité des données étaient : P, Ca, Mn, Sr, Rb, T-Hg. Le facteur qui expliquait la majeure partie de la variabilité était le type de tissu et plus particulièrement le foie, le muscle et le poil. Les individus de cette étude étaient en général plus contaminés que d’autres mammifères marins provenant de milieux océaniques. Les foies montraient des ratios T-Hg:Se peu élevés (max = 1.10) contrairement aux muscles (max = 1.38). Le Tl était systématiquement en-dessous de sa limite de quantification. Le Li et le V étaient retrouvées à des concentrations plus élevées dans les espèces en mer du Nord. Il est donc nécessaire de choisir adéquatement le tissu en fonction de l’élément chimique analysé. Étudier les profils de contamination d'autres tissus (reins, os, gras) permettraient d’établir un meilleur profil de contamination. Cela permettrait de mieux étudier comment les éléments issus des nouvelles technologies contaminent les mammifères marins en mer du Nord. Ça nous permettra de compléter le manque de données sur la contamination des mammimfères marins de la mer du Nord pour les éléments chimiques issus des nouvelles technologies.