Caractérisation des apports en mercure dans le bassin du Lom: cas de Betare-Oya

Abstract

Le sous bassin versant de Bétaré-Oya localisé dans la région Est du Cameroun est considéré comme étant l’un des viviers actuellement les plus actifs dans le cadre de la production d’or dans le pays. Cependant le Lom (fleuve principale de la zone) et ses principaux affluents dont le Mali, le Bédjéré, le Mbal sont exposés aux pressions exercées par l’exploitation minière artisanale de l’or. En effet, au cours du processus d’exploitation de l’or dans la zone des trous miniers pour la plupart creusés en périphéries des cours d’eau et laissé sans réhabilitation, les artisans miniers utilisent le mercure pour traiter l’or par amalgation. Après utilisation du mercure ce dernier est soit rejeté dans un cours d’eau, soit chauffé pour s’évaporer par la suite. La répétition de l’ensemble de ce processus d’exploitation causera donc sur le long terme la déformation des cours d’eau et la pollution par le mercure des eaux et des sédiments. La présente étude a donc pour objectif de caractériser au mieux la pollution mercurielle dans le sous bassin de Bétaré-Oya. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur des données de terrain de 2021 (mesures faites sur le Lom, Mali, Bédjéré et le Mbal) de madame BELLA ATANGANA, Doctorante à l’AQUAPOLE qui travaille essentiellement à simuler le devenir du mercure dans les eaux avec le logiciel PEGOPERA au vu des difficultés que révèlent l’estimation des apports en mercure au réseau hydrographique. Cette base de donnée fournie, nous a permis de proposer de nouvelles méthodes de caractérisation de la pollution par le mercure dans le sous bassin de Bétaré-Oya à partir du logiciel PEGOPERA qui est un logiciel utilisé en GIRE (Gestion intégré des ressources en eau) et dédié à la modélisation de la qualité physico-chimique. Les approches proposées étaient principalement : la caractérisation de la pollution par les sources diffuses (proportionnelles aux apports d’eau) et la caractérisation de la pollution par des rejets ponctuels (constantes dans le temps). Des différents résultats obtenus à la fin de cette étude il en ressort que la caractérisation de la pollution mercurielle doit tenir compte du contexte climatique du fait des propriétés du mercure qui est un polluant qui tends à se mouvoir et se transformer en fonction de l’environnement dans lequel il se trouve. Ainsi, nous sommes arrivés à la conclusion qu’en saison sèche la caractérisation par les sources diffuses ne saurait marcher car en absence de pluie aucun procédé ne permettrait l’arrivé de la pollution jusqu’à l’exutoire. Par contre, la méthode par les rejets ponctuels fonctionne en saison sèche et serait la méthode optimale pour caractériser au mieux la pollution dans le sous bassin.