Distribution spatiale et temporelle de la famille des Silphidae au Grand-Duché de Luxembourg

Abstract

La biodiversité est un thème au cœur de l’actualité et est indispensable à la mise en place de plans de conservation et de gestion. Ce mémoire de fin d’étude s’inclut dans un travail général visant à montrer l’état actuel de la diversité des Coléoptères au sein du Grand-Duché de Luxembourg (GDL). La combinaison d’une analyse de collections muséales et privées, ainsi que la collecte de données sur un site naturaliste spécialisé et la capture par pièges en 2022 a permis une étude spatio-temporelle détaillée de la famille des Silphidae du GDL. La disparition de quelques espèces sur une centaine d’années a été mis en évidence. Au début du XXème siècle on dénombrait 18 espèces alors qu’actuellement on en compte plus que 12. Citons notamment les absences de Ablattaria laevigata, Aclypea undata, Nicrophorus germanicus et Nicrophorus vestigator. De plus, Aclypea opaca, Silpha carinata et Silpha obscura ne sont plus présentes depuis les années 80, les années 90 et les années 70, respectivement. Certaines espèces sont en déclin au GDL (Nicrophorus interruptus, Silpha tristis et Thanatophilus rugosus). L’hypothèse d’un déplacement de ces espèces expliquant leur absence ou leur raréfaction est émise. À l’inverse, les populations de Dendroxena quadrimaculata, Necrodes littoralis, Nicrophorus humator, Nicrophorus investigator, Nicrophorus vespilloides, Oiceoptoma thoracicum, Phosphuga atrata et Thanatophilus sinuatus sont stables, voir en augmentation. Nos données laissent également supposer que certaines espèces se substituent à d’autres au cours du temps : Silpha tristis pour Silpha obscura et Nicrophorus vespilloides pour Nicrophorus vespillo. La disparition de certaines espèces de Silphidae du GDL, semble être généralisée dans une partie de l’Europe. Le genre Aclypea semble avoir disparu à cause de la perte des milieux ouverts et des champs de betterave. L’état des lieux réalisé pour les Silphidae devrait être répété pour d’autres groupes d’Hexapodes. De futures études écologiques et phénologiques approfondies permettraient de tester les hypothèses de remplacement et d’adaptation.