Comment des élèves de l'enseignement ordinaire fondamental interagissent avec des élèves de l'enseignement spécialisé de type 2 en contexte de classe à visée inclusive du point de vue des professionnel(le)s (directions, enseignant(e) de l'ordinaire, enseignant(e) de la classe à visée inclusive et coordinatrice inclusion) ?

Abstract

L’éducation inclusive figure comme ligne de conduite de nombreux textes légaux (Déclaration de Salamanque, 1994 ; UNESCO, 2006), et de réformes nationales telles que le Pacte pour un Enseignement d’excellence (FW-B, 2017). Différentes études scientifiques ont montré l’intérêt de l’inclusion scolaire (Rousseau et al., 2013).Cependant, même si de plus en plus de pays - dont la Belgique- affichent leur volonté de tendre vers une école plus inclusive (Ghaly Kadir & Issa Evaristo, 2022), la mise en œuvre de celle-ci varie et évolue en fonction du contexte national (Gardou, 2006 ; Ramel, 2022). Le contexte spécifique, en FW-B, des « classes à visée inclusive » physiquement implantées dans les écoles ordinaires et dont les élèves en situation de handicap peuvent bénéficier de temps d’accrochage dans les classes ordinaires (FW-B, 2019) reste peu – voire pas – exploré par la recherche. Notre recherche vise à comprendre comment des élèves de l’enseignement de l’ordinaire fondamental interagissent avec des élèves de l’enseignement spécialisé de type 2 (retard modéré à sévère avec ou sans TSA) en contexte de classe à visée inclusive du point de vue des professionnels. Elle détaillera les types d’interactions identifiés par les professionnels, ce qui selon eux les favorise ou les restreint et comment ils voient leur rôle, leur place dans ces interactions. Il s’agira aussi de déterminer si selon ces professionnels ces interactions sont différentes en fonction du handicap ou du contexte (temps d’accrochage ou temps de récréation). Cette recherche a lieu dans une école fondamentale ordinaire dans laquelle est présente une classe à visée inclusive (élèves relevant du type 2), il s’agira donc d’une étude de cas. La méthodologie utilisée comprend l’exploitation de récits réalisés par les professionnels concernant des situations d’interactions qu’ils auraient observées et des observations en présence du chercheur en classe ou lors des récréations. Ces observations seront suivies par des entretiens (en lien avec les récits ou les observations). Nos résultats et discussions seront présentés selon les trois niveaux de pensée définis par Albarello (2012, p.36). Le niveau « micro » concerne ce qu’il se passe en classe et en récréation ; le niveau « méso » ce qu’il se passe dans l’établissement; et le niveau « macro » concerne le système éducatif de la FW-B et la société. Nous montrerons comment ces trois niveaux influencent les interactions entre les élèves de l’enseignement fondamental ordinaire et les élèves de la classe à visée inclusive (CVI).