Mémoire de fin d'études : "Le Green Urbanism, un modèle alternatif d'aménagement urbain pour une Wallonie plus durable ? Analyse de deux friches industrielles liégeoises : le Charbonnage du Hasard à Cheratte et le haut-fourneau HF6 de Seraing."

Abstract

Héritier de différentes approches environnementales, le Green Urbanism est apparu dans les années 1990, dans le contexte de la prise de conscience croissante de l'impact négatif de l'urbanisation sur l'environnement, ainsi que de la nécessité de prendre des mesures pour préserver les ressources naturelles, dont le foncier, et lutter contre le changement climatique. Il a fait ses preuves dans plusieurs villes dans le monde, notamment à Hammarby (Suède), Curitiba (Brésil), Singapour (Asie du Sud-Est). Or ce modèle alternatif d’aménagement territorial durable est fort peu connu en Belgique. Dans le cadre de ce travail de fin d’études, choisir les friches industrielles est pertinent, car leur réhabilitation limite l’artificialisation des terres wallonnes et offre l’occasion d’appliquer les concepts du Green Urbanism. Dans un souci de redéploiement économique, les instances wallonnes ont également perçu les opportunités de ces surfaces abandonnées. Le choix de deux friches industrielles liégeoises (le charbonnage du Hasard de Cheratte et le site du haut-fourneau HF6 de Seraing) s’est imposé, car ces témoins du glorieux passé industriel liégeois font l’objet de masterplans ambitieux qu’il est opportun d’analyser pour voir dans quelles mesures ils appliquent les principes du Green Urbanism. L’étude de cas est menée à partir de données cartographiques, architecturales et urbanistiques disponibles (consultation des masterplans, cartes, rapports d’étude, articles de presse…). Quelques interviews, des visites in situ des deux sites documentées à l’aide de photographies complètent les investigations. Cinq hypothèses de travail, en lien avec les principes du Green Urbanism, sont émises. En définitive, les principes du Green Urbanism sont bien appliqués sur les deux sites qui tiennent compte des particularités du lieu en veillant à préserver le patrimoine – c’est moins évident pour le HF6 dont le bâti patrimonial est fort abîmé - à créer ou à maintenir des espaces verts (parcs, jardins, vergers, merlon) nécessaires à l’épanouissement de la biodiversité, à épouser la topographie du lieu et donc amoindrir l’impact négatif lié à la pollution des sols, à développer l’économie (dont le tourisme industriel), à imaginer une densification raisonnée de bâtiments compacts et multifonctionnels, à rechercher l’efficacité énergétique du bâti, à proposer des modes de transport actifs (vélo-marche). Cependant, des améliorations sont à considérer, comme la création d’une régie de quartier qui permettrait de pérenniser le développement du projet dans la durée et d’impliquer davantage les bénéficiaires. Il est également nécessaire de prévoir davantage d’espaces verts (sur le quartier-jardin de Cheratte) et d’autres altermodalités que le vélo et la marche (trottinettes, bus) également sur le site du charbonnage, avec les aménagements qui s’imposent. Évidemment, la question financière relative à la gestion des différentes infrastructures sur la durée est à prendre en considération, tout comme le coût de la dépollution. Au bilan, le Green Urbanism s’avère être un modèle alternatif d’aménagement urbain pour une Wallonie durable, comme le montrent les études de cas menées sur le charbonnage de Cheratte et sur le site du haut-fourneau HF6 de Seraing.