L'hernioplastie, une approche chirurgicale efficace pour prévenir les hernies inguinales acquises chez l'étalon sans impact sur la fertilité ? Une revue narrative de la littérature

Abstract

L’objectif de ce travail était de décrire et de comparer, par le biais d’une revue narrative de la littérature, deux techniques d’hernioplastie, comme méthode préventive des hernies inguinales acquises chez l’étalon, et d’en identifier l’impact sur la fertilité. La hernie inguinal est une cause fréquente de colique dans l’espèce équine, plus fréquemment rencontrée chez l'étalon avec une obstruction étranglée de l'intestin grêle fréquemment associée. Si une réduction chirurgicale, par laparoscopie, est réalisée, on peut décider ou pas de conserver le testicule, selon qu'il soit encore viable, ou bien selon le souhait du propriétaire d'utiliser l'animal comme reproducteur. Une première option et de venir suturer l’anneau inguinal soit par des points simples soit par des sujets. La suture peut être renforcée avec des agrafes si cela est jugé nécessaire. Une technique avec un fil barbelé, un matériel inspiré de la chirurgie obstétrique humaine, permettant au chirurgien de ne faire aucun nœud pour fixer la suture, a été décrite. Le canal inguinal peut également être comblé par un filet de polypropylène, roulé en forme de tube (Mariën, 2001), ou par injection de gel de cyanoacrylate. Les filets de polypropylène ou le flap péritonéal, sont quant à eux deux techniques où l’on vient couvrir l’entrée du canal, par laparoscopie sur cheval sédaté ou bien sous anesthésie général . Le filet de polypropylène, avec une approche laparoscopique est une option qui semble montrer un taux de récidive de hernie bas avec un potentiel reproducteur conservé. Des études évaluant les paramètres comme la pression systolique et la résistance vacsulaire des vaisseaux testiculaires après cette chirurgie rapportent que la fonction testiculaire n'est pas impactée, du moins sur une période d'un an post opératoire. Des études chez d'autres espèces, comme le rat, le chiens et le porc rapportent des données différentes, avec notamment des réactions de type corps étrangé associées à une diminution du diamètre du cordon. Des études similaires devraient être menées chez le cheval car la densité et la résistance des structures inguinales du cheval ne sont pas les mêmes que celles des autres espèces animales, l'homme y compris. La technique du flap péritonéal, bien que prometteuse, est une chirurgie plus spécialisée. Son utilisation est restreinte à un chirurgien en médecine équine, ce qui limite fortement la littérature sur le sujet. Le docteur Rossignol rapporte tout de même des récidives, avec notamment un cas où le flap s'était rétracté, laissant alors le canal inguinal ouvert sur la cavité abdominale. Les sujets de son études sont tous restés fertiles. Cependant aucun suivi de reproduction n'a été performé par l'équipe du chirurgien et donc aucune données factuelles n'est disponible à ce sujet. En conclusion, la mèche péritonéale semble être une option chirurgicale fiable, qui respecte, chez l'espèce équines, les organes reproducteur du cheval, permettant de garder un étalon à risque de hernie inguinale fertile. Le manque de données sur des suivis de reproduction standardisé sur les chevaux opérés représente une lacune dans la littérature qu'il serait intérressant d'investir à l'avenir. Les laparascopies de contrôle étant souvent refusées par les propriétaires, l'échographie doppler semble être une alternative prometteuse. Cette méthode d'imagerie est en effet en de plus en plus utilisées chez le cheval, notamment lors de subfertilité chez l'étalon. Avec l'expérience, l'imageur pourrait, en plus d'évaluer la viabilité du tissu testiculaire, contrôler par voie transabdominale ou transrectale, si l'implant ou le flap est toujours bien en place, si il y a des adhérences, de l'inflammation au niveau du cordon testiculaire.