La douleur fœtale lors de la mise à mort des vaches gestantes en abattoir : mythe ou réalité ?

Abstract

Depuis longtemps, les questions éthiques et morales concernant le bien-être animal ont de plus en plus d’importance au sein de notre société, et partout dans le monde. Cela impacte notamment les secteurs de l’agriculture liés à la production, où l’exploitation animale pour leurs ressources est une nécessité à notre survie. Dans ce contexte, une gestion de l’environnement et de la douleur des animaux de production, par une compréhension de l’éthologie des animaux concernés, est essentiel afin d’optimiser leur bien-être. Parmi les remises en question qui ressortent à ce propos, celle de la souffrance fœtale lors de la mise à mort des mères gestantes dans nos abattoirs est soulevée. Effectivement, ni en Europe, ni en Belgique, ne se trouve de loi régulant la souffrance des formes fœtales en abattoir, malgré des directives affirmant la présence de douleur, de stress et de souffrance chez les fœtus durant le dernier tiers de la gestation. Il ne se trouve que des réglementations interdisant le transport des femelles gestantes au-delà de 90 % de la gestation. De cette manière, l’envoi d’animaux gravides en abattoir est d’actualité, et plusieurs raisons motivent ce choix. Cependant, à partir de la moitié de la gestation chez les mammifères, les structures neuroanatomiques permettant la nociception se mettent en place chez le fœtus. Leur développement du fœtus se poursuit durant le dernier tiers de la gestation, par la mise en place des structures permettant une perception consciente des stimuli douloureux, le tout s’achevant avant la naissance du juvénile. Pour les fœtus des animaux de production, il est alors une plus grande probabilité qu’aucune douleur ne soit perçue, car des mécanismes chimiques et physiques empêchent la mise en place de la conscience de l’individu, le protégeant de ressentir les stimuli douloureux perçus par le système nerveux. Il existe cependant un risque plus faible que déjà les fœtus aient une conscience établie durant le dernier tiers de la gestation, les soumettant à ressentir la douleur que leur système nerveux leur indique. Du fait de cette incertitude, il est intéressant de mettre en place des solutions afin d’éviter l’envoi de ces mères gestantes en abattoir.