Évaluation de la résistance variétale de la betterave sucrière et de ses effets sur le comportement d'alimentation du puceron Myzus persicae

Abstract

Récemment, l’Europe a interdit l’usage de certains insecticides, dont les néonicotinoïdes. Ces interdictions en- gendrent la recrudescence de maladies qui étaient contrôlées depuis longtemps dans nos régions du monde, telles que la jaunisse de la betterave, responsable de pertes de rendement conséquentes. En vue de développer des solu- tions durables pour contrôler le Beet Mild Yellow Virus (BMYV) ainsi que son vecteur principal, Myzus persicae, certains semenciers ont développé des variétés annoncées comme résistantes. Les objectifs de ce mémoire consistent à réaliser une analyse éthologique et virologique de cette prétendue résistance. Afin d’établir l’analyse comporte- mentale, l’ElectroPénétroGraphie (EPG) ainsi que des tests de choix ont été effectués. En ce qui concerne l’analyse virologique, elle a été réalisée à l’aide d’uneméthode immuno-enzymatique (ELISA pour « Enzyme-Linked Immu- noSorbent Assay ») permettant de mesurer les charges virales par lecture de l’absorbance. Les tests ELISA ont mis en évidence qu’il existe une résistance si l’ensemble des variétés résistantes est considéré, mais ne permet pas d’affirmer une résistance au BMYV pour une variété donnée. Les résultats obtenus par l’EPG démontrent que la variété 8062 a induit une modification des phases alimentaires en augmentant l’apparition de phases xylèmiennes et en provoquant un dérèglement des stylets. Cependant, cette variété semble plus sensible que les résistantes. En effet, cette variété tolère des phases d’alimentation phloèmiques (phase d’alimentation normale de M. persicae) plus longues (en durée cumulée) que la variété résistante 8063. Les résultats du test de choix ne permettent pas de déterminer s’il existe une réelle aversion de M. persicae pour les variétés annoncées comme résistantes. Néanmoins, d’autres expériences pourraient être intéressantes à réaliser afin les variétés 8063 et 8060 par un test de choix entre elles. En conclusion, une résistance virologique certaines des variétés a pu être observée. En revanche, les modifications éthologiques observées sont moins précises et l’effet sur le comportement du puceron vecteur est plus nuancé.