Évaluation du potentiel des éosinophiles en tant qu'acteurs dans le développement des tumeurs et des métastases dans des modèles murins de cancer du sein

Abstract

Les éosinophiles sont des leucocytes multifonctionnels principalement connus pour leur implication dans la pathogenèse des réponses inflammatoires, notamment dans les maladies allergiques et les infections parasitaires. Récemment, les éosinophiles circulants ont été décrits comme des biomarqueurs associés à un meilleur pronostic chez les patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce. Cependant, le rôle pronostic favorable ou défavorable des éosinophiles dans le cancer reste controversé. De nombreuses études ont décrit la relation entre le cancer et les éosinophiles, montrant un rôle qui peut être antitumoral ou pro-tumoral. L’objectif de ce travail de fin d’étude est donc de déterminer si les modulations du nombre d’éosinophiles circulants entraînent une conséquence sur le développement de la tumeur primaire et sur l’invasion métastasique au niveau pulmonaire. Cette étude a été réalisé sur un modèle murin de carcinome mammaire. Le développement du cancer a été évalué chez des souris dont le nombre d’éosinophiles circulants est normal et chez des souris dont le nombre d’éosinophiles périphériques a été réduit par l’injection d’un anticorps anti-IL5. De plus, nous avons évalué, par cytométrie en flux, l’impact de la réduction des éosinophiles circulants sur l’infiltration tumorale et stromale par d’autres cellules immunitaires, telles que les lymphocytes T cytotoxiques et T helpers, les neutrophiles et les macrophages. Nous avons également quantifié, par immunohistochimie, l’infiltration des éosinophiles dans les tumeurs et les métastases. Nos résultats montrent une réduction significative de l’invasion métastasique pulmonaire dans le groupe de souris ayant subi une modulation à la baisse des éosinophiles. Cependant, aucune différence n’est observée concernant le développement de la tumeur primaire ; Nos résultats suggère alors une tendance en faveur d’un rôle protumoral des éosinophiles.