Étude de la morphologie ultrastructurale de différentes espèces de tardigrades lors du passage en cryptobiose

Abstract

Les tardigrades sont de microscopiques ecdysozoaires faisant partie du clade monophylétique des panarthropodes. Proches des arthropodes et des onycophores, ils forment un embranchement à part entière encore très discuté de nos jours (Von Kennel 1891 in Schill 2018). Ils sont représentés par deux grandes classes ; les eutardigrades et les hétérotardigrades (Arakawa 2022). Ce sont des animaux terrestres, marins et limnoterrestres, présents au sein d’environnements variés à travers le monde. Les tardigrades ont besoin d’un film d’eau pour être actifs (Nelson 2010). Ces animaux extrêmophiles sont particulièrement connus pour leur capacité cryptobiotique en formant des « tun » ou tonnelets. En effet, lors de contraintes environnementales, les tardigrades peuvent arrêter leur métabolisme de manière réversible pouvant se maintenir tel quel au cours d’une durée aléatoire et prolongée (Wright 1992 in Schill 2018). Nous avons mis au point une méthode rapide d’isolement et de mise en cryptobiose artificielle de deux espèces de tardigrades, Ramazzottius oberhaeuseri et Milnesium tardigradum. La morphologie ultrastructurale est comparée entre les individus actifs et en « tun » en microscopie électronique à transmission (TEM). Le contraste entre ces deux états est principalement observé au niveau des différences de tailles et de contenu des cellules de réserves appelées cœlomocytes. La taille des cœlomocytes des individus en « tun » est nettement diminuée par rapport aux actifs chez l’espèce Ramazzottius oberhaeuseri. Concernant Milnesium tardigradum, une légère diminution et une grande variabilité de la taille des cœlomocytes des individus en « tun » est observée. Une réduction du nombre de grains de sécrétion est également visible chez les individus en « tun » quelle que soit l’espèce étudiée.