Les facteurs conduisant à l'apparition du syndrome de Peter Pan, c'est-à-dire la volonté de ne pas croitre dont sont atteintes une partie des PME wallonnes

Abstract

Ce mémoire vise à étudier les facteurs qui expliquent la présence du syndrome de Peter Pan dont sont atteintes une partie des PME wallonnes. Ce phénomène s’explique par la volonté des dirigeants de ne pas faire grandir leur entreprise. La croissance des PME est une problématique dans notre région car on observe que celles-ci sont en retard par rapport à leurs homologues bruxellois et flamands. Elles sont moins nombreuses et sont plus petites. Or, leur croissance est essentielle dans notre société car elles participent au développement de l’innovation, à la création d’emplois et in fine à la réduction de la pauvreté.

Dans la première partie qui consiste en une revue de la littérature, nous avons tenté de comprendre quelles étaient les barrières qui empêchent les PME de croître. Nous avons dégagé des obstacles provenant de l’environnement dans lequel l’entreprise évolue : l’accès au financement, le coût de la main d’œuvre, la manque de main d’œuvre qualifiée, les réglementations, la fiscalité et le marché représentent les principaux freins externes à la croissance des PME. De plus, les compétences et l’attitude du management peuvent avoir une influence sur celle-ci. Par la suite, nous avons cherché à savoir quels étaient les facteurs qui poussent les entrepreneurs et leur PME à ne pas vouloir croître. L’inertie bureaucratique, la perte de contrôle et d’indépendance, le marché du travail, les aides publiques, l’environnement et l’installation d’organes de concertation sociale sont les incitants à conserver leur taille actuelle qui ressortent de la littérature. Nous avons en outre expliqué le régime juridique de l’institution des organes de représentation des travailleurs.

Dans un second temps, nous testons les hypothèses dégagées hors de la littérature dans la sphère entrepreneuriale wallonne. Pour ce faire, nous avons élaboré un questionnaire et obtenu des réponses de la part de 29 PME situées en Wallonie. L’échantillon est trop faible pour que nous puissions généraliser les résultats à l’ensemble de la population wallonne mais nous avons néanmoins eu des réponses intéressantes. La peur de perdre les avantages issus de la taille de la PME et la crainte de subir l’inertie bureaucratique qui augmente avec la taille de l’entreprise sont les deux facteurs qui poussent les entrepreneurs de notre échantillon à ne pas vouloir grandir. D’autres freins cités dans la littérature comme l’installation d’une délégation syndicale ou le fait de perdre le bénéfice d’aides publiques se sont avérées peu impactantes. D’un autre côté, l’indépendance semble être un facteur d’une certaine importance pour tous les entrepreneurs que le syndrome soit présent ou non. Pour finir, le coût de la main d’œuvre et le manque de qualification sont les principaux obstacles à la croissance des PME de notre échantillon.