Évolution de la musculature des chiroptères en fonction de leur écologie et de leur phylogénie

Abstract

Les chiroptères font partis des mammifères placentaires et sont le deuxième ordre le plus diversifié au sein de cette classe. Ces espèces présentent une disparité morphologique interspécifique importante mais également un large panel d’écologies différentes. La variation morphologique des muscles composant le système appendiculaire des chauves-souris dans un contexte phylogénétique est encore inconnue. Cependant, il existe plusieurs études descriptives, comparatives et morphofonctionnelles sur les membres antérieurs des chauves-souris. L’hypothèse de départ était alors que les facteurs écologiques tels que l’habitat, le type de vol, le régime alimentaire, ou encore la taille des proies capturées par une chauve-souris influencent la structuration et l’architecture musculaire du système appendiculaire. Les effets phylogénétiques sont également pris en compte dans l’étude. Une analyse de la variation du poids des muscles, de la longueur des fibres musculaires, et de la force musculaire (PCSA) est réalisée sur cinq familles de chauves-souris (22 spécimens de 16 espèces). Les résultats indiquent que le signal phylogénétique pour le poids des muscles est fort, tandis qu’il est moins prononcé pour la longueur des fibres musculaires et la PCSA. Les facteurs écologiques testés n’influencent pas le poids des muscles et la PCSA. Néanmoins, le régime alimentaire impact la longueur des fibres musculaires. Les résultats montrent que la taille de l’individu est le facteur le plus explicatif de la morphologie des muscles composants le système allaire avec une allométrie marquée. Les grandes chauves-souris ont des muscles plus lourds, des fibres musculaires plus longues, et une force musculaire plus grande même quand les données sont corrigées par la taille de l’individu. Enfin, les chauves-souris proches phylogénétiquement présentent la même structuration du système musculaire appendiculaire.