Quel est l'impact de l'environnement proche et lointain sur les populations d'insectes auxiliaires en culture de betteraves ?

Abstract

Le déclin de la biodiversité causé par l’intensification de l'agriculture, a engendré des perturbations au niveau de certains services écosystémiques, tels que la régulation des ravageurs au sein des cultures, avec comme conséquences une dépendance des cultures industrielles aux pesticides. Pour la betterave, dont les graines étaient enrobées aux néonicotinoïdes, cela a permis de lutter efficacement contre les maladies virales transmises par les pucerons jusqu’à l’interdiction de ces produits phytosanitaires. Depuis cette interdiction, le manque de pesticides permettant de lutter efficacement contre les ravageurs de la betterave pousse le monde agricole à tenter de réintroduire les dynamiques naturelles au sein des parcelles. La lutte biologique et le retour des insectes auxiliaires apparaissent alors comme des moyens de lutte alternatifs. À travers cette étude, l’influence de l’environnement proche et lointain a été mesurée sur les insectes auxiliaires aphidiphages ainsi que sur leur proie. Plus spécifiquement, la qualité du contour des parcelles a permis de qualifier l’environnement proche tandis que le pourcentage de MAEC dans le paysage ainsi que la diversité des milieux a permis de qualifier l’environnement lointain. Ces caractéristiques ont permis ensuite de comparer l’abondance des pucerons et des insectes auxiliaires mesurée durant trois sessions de comptages visuels. Ces mesures ont été effectuées entre le 16 mai et le 30 juin 2023 sur 19 parcelles de betteraves wallonnes. Cette étude a permis de démontrer l’influence positive de la qualité du contour des parcelles à attirer les auxiliaires de culture au sein de la parcelle. Quant au pourcentage de MAEC, celui ci a eu une influence positive sur l’arrivée des insectes auxiliaires spécialistes. Néanmoins, un manque de connaissances concernant la relation entre les prédateurs aphidiphages et leur proie au sein des parcelles de betteraves ne permet pas d’identifier avec précision la capacité de régulation des population de pucerons de ces insectes auxiliaires. Ce travail peut donc servir de piste aux futures recherches qui permettraient d’utiliser la lutte biologique pour cultiver de la betterave.