Validation de la version francophone d'une e¿chelle e¿valuant la qualite¿ de vie chez des adolescents qui be¿gaient (OASES-T)

Abstract

Introduction. Le bégaiement est un trouble de la fluence qui touche entre 0,72 et 8% des personnes, selon la population concernée (Pertijs, et al., 2014 ; Yairi & Ambrose, 2013). Outre les symptômes visibles tels que les prolongations, les répétitions ou les blocages, des éléments non observables tels que de l'anxiété sociale, des pensées ou des sentiments négatifs et de limitations de participation sociale (Iverach et al., 2016 ; Iverach et Rapee, 2014) y sont couramment associés. Le bégaiement peut donc causer d’importantes répercussions psychologiques et la qualité de vie des personnes qui bégaient peut en être fortement impactée (Lindsay et Langevin, 2017). En plus de l’évaluation de la fluence, l’évaluation de la qualité de vie est donc nécessaire pour une prise en charge plus individualisée et pour limiter les répercussions sociales du bégaiement. Cette évaluation est d’autant plus importante chez les adolescents, population la plus sujette à l’anxiété (Bernard et al., 2022 ; Iverach et al., 2016 ; Sander & Osborn, 2019 ; Smith et al., 2014). N’existant actuellement pas d’échelle validée en français permettant d’évaluer l’impact du bégaiement sur la qualité de vie des adolescents (Yaruss et Quesal, 2006), l’objectif de ce mémoire est de poursuivre la validation en français de l’OASES-T. Méthodologie. Afin de valider l’OASES-T, huit adolescents (6 garçons et 2 filles) qui bégaient âgés de 14 à 17 ans ont été recrutés en Belgique et en France. Le SSI-4 nous a permis d’objectiver la sévérité du bégaiement. Ensuite, l’OASES-T francophone a été administré, sur base duquel nous avons calculé la cohérence interne. Nous avons également proposé différents questionnaires (UTBAS-6, LSAS-CA, PedsQL, SA, SCESS, ESV et questionnaire d’effort de parole), afin d’analyser la validité concourante de chaque section avec un questionnaire valide évaluant le même concept. Enfin, une nouvelle passation de l’OASES-T, 10 à 14 jours plus tard, nous a permis d’évaluer la fidélité test-retest. Résultats. Nos résultats indiquent que la version francophone de l’OASES-T présente une bonne consistance interne, une validité concourante satisfaisante pour les sections III, IV et le total de l’échelle, ainsi qu’une bonne fidélité test-retest à l’exception de la section I. Des hypothèses exploratoires ont mis en évidence que la qualité de vie de l’adolescent a un lien avec le vécu du bégaiement selon le parent et par le jugement de la sévérité du bégaiement selon l’adolescent. Conclusion. Il est nécessaire d’obtenir un nombre d’observations plus important et des preuves plus robustes. Mais globalement, les qualités psychométriques se révèlent satisfaisantes et encourageantes pour la poursuite de la validation de l’OASES-T.