Experience Sampling Method : Vers des méthodes plus adéquates pour l'évaluation des troubles en mémoire épisodique

Abstract

Les plaintes en mémoire épisodique étant fréquentes lors des entretiens neuropsychologiques, il paraît nécessaire d’avoir les outils adéquats pour les évaluer. Une critique concernant les tests évaluant ce type de mémoire est le fait qu’ils manquent de validité théorique (1) et par extension, de validité écologique (2). En effet, ils rencontreraient des difficultés à explorer les spécificités de la mémoire épisodique (1) et sa façon d’opérer dans la vie quotidienne (2). La validité écologique est d’autant plus pertinente dans le cadre de l’évaluation de la mémoire épisodique, étant donné son lien étroit avec le contexte spatio-temporel (Reggente et al, 2018), context difficile à reproduire lors de l’évaluation neuropsychologique traditionnelle. Face à ces limitations, l’Event Sampling Method (ESM), une méthode encore récente, pourrait, en plus d’objectiver les plaintes dans le quotidien des personnes, prendre en compte de manière simultanée les variables non-mnésiques les entourant (Bartels et al., 2020). L’ESM, dans le cadre de ce mémoire, consiste à remplir de courts questionnaires sur téléphone, envoyés via l’application m-path à des moments aléatoires 5x/jour, sur une période de 7 jours, après laquelle aura lieu un rappel différé de certains événements sélectionnés. Les données sur les activités en cours sont alors recueillies avec des questions concernant le contexte émotionnel, social et cognitif entourant cette activité. L’ESM, en enregistrant les expériences au moment où elles se déroulent, permet de diminuer le biais mnésique rencontré par les questionnaires rétrospectifs, tout en offrant plus d’informations écologiques que les tests traditionnels (Karapanos,2020 ; Verhagen et al., 2019). Cette étude explore également la phénoménologie, les capacités d'imagerie mentale en lien avec nos capacités mnésiques et notre satisfaction quant à ces capacités.