Comment les enseignants de maternelle perçoivent-ils le rôle du jeu dans l'apprentissage des mathématiques et comment interagissent-ils avec les élèves pendant ou après celui-ci ?

Abstract

Actuellement, dans certains pays, il existe deux approches pédagogiques divergentes en matière d’éducation à l’école maternelle. Il s’agit de l’approche scolarisante et développementale (Legendre, 1993, cité par Bernier et al. 2017). En effet, Miller et Almon (2009, cités par Pyle & Danniels, 2017) expliquent que l’enseignement porte davantage sur l’acquisition de compétences dans le but d’une future réussite scolaire. Ainsi, le jeu aux mains de l’élève disparait au détriment de périodes plus structurées (Gillain-Maufette, 2012).

Les recherches en la matière ont permis de mettre en avant la place du jeu à l’école maternelle, la relation que les enseignants entretiennent avec, et leur rôle au sein de celui-ci. Enfin, la littérature nous enseigne un intérêt de l’apprentissage précoce des mathématiques et envisage la pratique effective de cette discipline de par le rôle de l’enseignant et le type d’activités présent dans les classes. Toutefois, des obstacles peuvent intervenir dans l’enseignement des mathématiques à la maternelle et donc rendre l’apprentissage plus complexe.

Aussi, les entretiens et les observations réalisées ont mis en avant la diversité des activités que les enseignantes considèrent comme porteuses d’apprentissages mathématiques grâce à leur placement sur le continuum du jeu de Pyle et Danniels (2017). Nos résultats ont donc mis en avant que les activités envisagées étaient pour la plupart guidées et/ou dirigées par l’enseignante. De plus, le rôle que les professionnels pensent jouer en amont des activités ne correspond pas toujours à leur pratique effective. Enfin, malgré un intérêt unanime pour le jeu dans l’apprentissage des mathématiques, la plupart des activités ne correspondent pas aux caractéristiques d’un jeu (Brougère, 2005). Il est également possible que des activités soient en fait des « brocolis enrobés de chocolats » (Weisberg et al., 2015, p. 10), car elle porte la dénomination de jeu, mais ressemble davantage à une tâche scolaire.