Impact de l'exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens sur le développement cognitif d'enfants en âge préscolaire

Abstract

Depuis le début des années 90, on soupçonne diverses substances présentes dans l’environnement de pouvoir interférer avec notre système endocrinien et donc de pouvoir entrainer des effets néfastes sur la santé humaine. Aujourd’hui, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recenserait au moins 800 composés suspectés d’avoir une action de perturbation endocrinienne. Ces substances, appelées perturbateurs endocriniens, semblent être particulièrement dangereuses durant certaines périodes vulnérables de vie, comme la grossesse ou l’enfance. Bien que le nombre de recherche scientifique au sujet de ces PEs augmente d’année en année, force est de constater que la littérature manque de consistance et de cohérence, et présente tantôt des résultats plaidant pour un impact négatif de ces PEs sur la santé, tantôt des résultats plaidant pour un effet protecteur de ces mêmes substances. Ce mémoire vise à élargir les connaissances relative à l’impact de ces PEs sur le développement cognitif durant l’enfance, et plus précisément à questionner dans quelle mesure une exposition prénatale à trois types de PEs (les PCBs, les PFCs et les OCPs) peut impacter le développement delacognitionsocialechezlesenfantsenâgepréscolaire. Pourrépondreàcequestionnement, une population de 53 enfants liégeois âgés entre 5 et 6 ans, dont le sang de cordon ombilical avait été analysé à la naissance, a été évaluée sur divers aspects de la cognition. Pour ce faire, nous leur avons administré un protocole d’évaluation englobant des épreuves et questionnaires ciblant l’ensemble des fonctions cognitives. Ensuite, des analyses statistiques comportant des matrices de corrélation et des régressions linéaires multiples ont été effectuées afin de déterminer si les taux d’expositions aux OCPs, aux PFCs et aux PCBs pouvaient prédire les performances en cognition sociale. Nos résultats n’ont pas permis de mettre en évidence de relation significative entre les taux d’exposition in-utéro aux PEs et les performances des enfants aux épreuves de cognition sociale. Cette étude présentant de nombreuses limites méthodologiques et statistiques, et l’étude des PEs étant un sujet extrêmement complexe, ces résultats sont toutefois à prendre en considération avec beaucoup de recul.