Dans quelle(s) mesure(s) l'égalitarisme de genre et les mythes sur le viol impactent-ils notre jugement au cours d'un procès d'assises simulé pour viol ?

Abstract

Cette recherche a été menée dans l’optique d’apporter une réponse au faible taux de poursuites et de condamnation accordées aux coercitions sexuelles. Nous nous sommes donc demandé si nos attitudes à l’égard du viol et de l’égalitarisme influenceraient le blâme de la victime lorsque nous sommes amenés à être juré dans une cour d’assises Belge, contexte judiciaire dans lequel nous devons faire preuve d’impartialité. Notre choix sur la nature du crime s’est porté sur le viol car il est particulièrement sujet aux stéréotypes, préjugés et discriminations. Pour répondre à l’objectif de cette étude, nous avons réalisé une enquête en ligne contenant des scripts relatant une histoire de viol ainsi que des mesures relatives à l’adhésion aux mythes du viol et aux rôles sociaux genrés. Notre variable d’intérêt était la responsabilité attribuée à la victime pour l’agression sexuelle subie. Quant aux facteurs étudiés, ils faisaient référence au sexe des sujets, leur adhésion aux deux construits précédemment cités. Nos résultats indiquent, au sein de notre échantillon, que l’adhésion aux mythes du viol joue un rôle médiateur total dans l’influence de l’adhésion aux rôles traditionnels genrés sur la responsabilité attribuée à la victime. Nos résultats montrent également que la relation entre l’adhésion aux rôles genrés et l’adhésion aux mythes du viol est modérée par le sexe du participant. Notre étude conclut à une médiation modérée.