Le bien-être au travail dans le secteur humanitaire : Application du "JD-R Model" aux travailleurs expatriés d'une Organisation Non-Gouvernementale internationale

Abstract

À notre connaissance, aucune recherche concernant le bien-être au travail n’a été menée sur la population des travailleurs expatriés de l’aide au développement. L’originalité de cette recherche réside dans l’exploration de leurs conditions de travail et l' impact sur le bien-être. Nous avons basé notre recherche sur le JD-R Model de Schauffeli & Bakker (2004). Dans ce cadre théorique, les composantes de l’environnement de travail peuvent être réparties en deux catégories : les contraintes et les ressources. Nous nous sommes donc intéressée au bien-être des expatriés de l’humanitaire en portant notre analyse sur leurs conditions de travail. Nous avons, dans un premier temps posé l’hypothèse selon laquelle il existerait un déséquilibre entre les contraintes et le ressources de l’environnement de travail. Nous nous sommes, ensuite, focalisée sur les ressources personnelles dont nous présupposions une influence sur la perception de l’équilibre entre les aspects positifs et négatifs de l’environnement. Enfin, nous avons porté notre intérêt sur l’influence des conditions de travail au niveau du bien-être au travail. Afin de vérifier nos hypothèses, nous avons procédé à une analyse de données qualitatives. Pour les récolter, nous avons sollicité les travailleurs expatriés d’une ONG internationale et réalisé treize entretiens semi-directifs permettant de mettre en évidence un grand nombre de contraintes et de ressources dont certaines semblent spécifiques au milieu étudié. Il n’est pas apparu clairement que les travailleurs perçoivent un déséquilibre entre ressources et contraintes, cependant, il est probable que les ressources personnelles aient un grand rôle à jouer dans cette perception des conditions de travail. Quant au bien-être au travail, nos résultats vont dans le sens d’une influence des conditions de travail sur la perception du stress professionnel mais ne nous permettent pas de tirer de réelles conclusions à propos de la satisfaction. Cependant, elle nous amène à dégager des perspectives intéressantes pour la recherche future. Nous terminons ce mémoire par la suggestion de pistes ayant pour ambition de promouvoir le bien-être au travail dans le secteur en proposant deux interventions de type primaire et en développant l’idée que l’accompagnement tout au long du processus d’expatriation pourrait prévenir l’effet de ces contraintes.