Quels sont les défis et les leviers rencontrés par les instituteurs du primaire lors de l'inclusion scolaire des élèves à besoins spécifiques dans l'enseignement fondamental en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Quels sont les leviers activés en réponse aux défis rencontrés ?

Abstract

L’intégration scolaire a amené un élan de progrès dans l’accueil des élèves à besoins particuliers [BEP] dans les classes ordinaires. Des décrets se sont succédé afin d’encadrer l’accompagnement de ces élèves dans l’enseignement ordinaire. Ces prescrits ont notamment rendu obligatoire la mise en place d’aménagements raisonnables pour répondre aux besoins de ces élèves et ont ouvert la voie à des collaborations entre les professionnels des écoles de l’enseignement ordinaire et ceux de l’enseignement spécialisé. Toutefois, l’efficacité et l’équité de l’intégration scolaire ont été critiquées, puisque certains élèves à BEP restaient encore en marge de ce processus. C’est pourquoi le Pacte pour un Enseignement d’Excellence poursuit le dessein d’améliorer la qualité de l’enseignement en encourageant l’inclusion, notamment par le maintien ou la réintroduction des élèves à BEP dans les écoles ordinaires. Au vu de l’importance du concept de l’inclusion scolaire dans le paysage éducatif belge, notre attention s’est alors portée sur les instituteurs du primaire, les premiers concernés par les ambitions de la Fédération Wallonie-Bruxelles [FW-B] en termes d’inclusion. Méthodologie : Ainsi, ce mémoire vise à explorer et à comprendre les leviers et les défis rencontrés par les instituteurs du primaire lors de l’inclusion des élèves à BEP au sein de leur classe, en FW-B. De plus, nous nous interrogeons sur les leviers potentiellement activés pour répondre aux défis rencontrés. L'étude repose sur une approche qualitative utilisant l'analyse thématique des données qui ont été recueillies auprès de neuf institutrices durant des entretiens semi-dirigés. Les informatrices ont été sélectionnées sur la base de leur(s) expérience(s) inclusive(s) dans l’année en cours et leur réceptivité à l’égard de l’inclusion des élèves à BEP. Résultats: Les résultats de cette étude tendent à montrer que la présence croissante d’élèves à BEP nécessite des adaptations des pratiques enseignantes. Toutefois, ces adaptations sous-tendraient des défis : celui du manque de formation initiale et continue pour répondre aux besoins des élèves et celui des conditions de travail qui concernent le manque de ressources humaines ou encore le nombre d’élèves par classe. Par conséquent, les institutrices se lanceraient dans une quête de leviers afin d’inclure les élèves à BEP. Ces catalyseurs concernent les collaborations avec la direction, les parents, les collègues et les spécialistes. Ces collaborations seraient en outre étroitement liées à un autre levier incontournable de l’inclusion scolaire, à savoir la différenciation pédagogique. Nous avons alors exemplifié certaines pratiques inclusives, décrit les relations entre certaines collaborations ainsi que leurs plus-values et leurs défis spécifiques. De même, il apparaît que la différenciation pédagogique sous-tend, elle aussi, des enjeux à sa pratique, que nous avons exposés. Finalement, notre étude montre que le climat de classe serait un appui central sur lequel s’appuient les institutrices dans le cadre de l’inclusion.