Quels sont les facteurs influençant la mise en œuvre d'un projet d'Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle selon les points de vue des parties prenantes de trois écoles primaires ordinaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

Abstract

Objectif : Identifier les facteurs influençant la mise en œuvre d’un projet EVRAS selon les points de vue des parties prenantes (directions, enseignants, collaborateurs externes) de trois écoles primaires ordinaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et la manière dont ces facteurs contribuent à soutenir ou entraver son efficacité.

Méthode : Cette recherche consiste en une recherche qualitative à visée compréhensive. Des entretiens semi-directifs individuels de 30 à 45 minutes ont été réalisés avec les parties prenantes. Ces entretiens ont été enregistrés puis retranscrits. Ceux-ci ont ensuite été analysés à l’aide d’une analyse thématique afin d’en tirer des résultats qui ont par la suite été présentés puis discutés.

Résultats : Les résultats soulignent l’importance de la prévention EVRAS face aux comportements inappropriés croissants, à l'accès précoce aux réseaux sociaux et à la méconnaissance. Les animations EVRAS visent principalement à fournir une information correcte aux élèves. Les directions considèrent l’EVRAS comme nécessaire afin de répondre à la réalité et aux besoins des enfants, malgré des réticences liées à des traditions culturelles, la surcharge des programmes scolaires et le manque d’expertise. Les enseignantes interrogées sont en faveur des animations EVRAS, mais reconnaissent leur manque d’aisance pour aborder certains sujets, exprimant le besoin d’être mieux formées. Étant donné leur formation spécifique et leur aisance sur le sujet, les collaborateurs externes soulignent avoir leur place pour l’enseignement de l’EVRAS. Ceux-ci constatent une réceptivité positive des élèves lors des animations, bien que des obstacles culturels ou personnels puissent survenir. Des difficultés sont rencontrées avec les parents en raison d’une méconnaissance du sujet et de tabous culturels ou religieux. Des suggestions pour améliorer la situation sont proposées comprenant des décisions politiques claires, un travail de prévention à l'école et en famille, une meilleure formation des enseignants et une communication davantage transparente avec les parents.

Conclusions : L'étude met en évidence la variabilité des contextes EVRAS d’un établissement à un autre. Les croyances et les valeurs personnelles, la culture scolaire, la méconnaissance, la formation, la collaboration entre les parties prenantes sont des facteurs influençant la mise en œuvre d’un projet EVRAS selon les points de vue des parties prenantes de trois écoles primaires ordinaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles.