Mémoire

Abstract

La plupart des forêts boréales dans le monde sont exploitées pour répondre aux besoins croissant en ressources naturelles de la population humaine. Cette exploitation a conduit à l’anthropisation de ces forêts boréales jusque dans des zones reculées où la faune sauvage a dû s’adapter à ces changements de leur habitat. Cette étude vise à comprendre comment trois prédateurs (le loup, le glouton et le lynx) cohabitant au sein d’une même zone sujette à l’exploitation forestière en Carélie du Nord (est de la Finlande) sélectionnent leurs habitats et utilisent les éléments linéaires du paysage d’origine anthropiques pour leurs déplacements. Les données ont été collectées durant cinq hivers par pistage d’empreintes dans la neige à l’aide d’un GPS, et la sélection des habitats a été calculée en utilisant l’index de sélection d’habitat standardisé de Manly-Chesson. Les résultats montrent que les trois prédateurs ne sélectionnent pas les mêmes habitats et n’utilisent pas de la même manière les éléments linéaires d’origine anthropique. Ces différences peuvent être expliquées par le fait que chaque prédateur sélectionne ses habitats et utilise les éléments linéaires anthropisés en fonction de la disponibilité de leurs proies respectives, de la facilitation de leurs déplacements et de l’évitement des perturbations humaines trop intenses. Cette compréhension de la préférence des habitats et de l’utilisation des éléments linéaires anthropisés du paysage par des espèces peuplant des zones exploitées est nécessaire afin d’établir une cohabitation durable entre la faune sauvage et l’Homme.