Évaluation des effets d'une prise en charge de l'entourage sur les capacités de communication du patient aphasique

Abstract

Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes intéressés à la prise en charge de la personne aphasique et de son conjoint dans le but d’améliorer leurs capacités de communication. La prise en charge logopédique de ce trouble a fait l’objet de nombreuses recherches. Des courants plus récents proposent un entraînement du couple afin de favoriser l’utilisation de stratégies conversationnelles dans le but de modifier les comportements communicationnels inadéquats du conjoint non aphasique. Ainsi, à partir des principes de la méthode SPPARC d’entraînement de la communication du proche ainsi que de l’analyse des conversations (Lock et al., 2001), nous avons élaboré une intervention pour deux couples au sein desquels une personne présentait une aphasie. Cet entraînement permet au conjoint de mettre en pratique de nouvelles stratégies de communication et d’obtenir, de la part du logopède, des conseils personnalisés lors de chaque séance. Nous avons alors émis l’hypothèse que l’entraînement de comportements communicationnels inadéquats du conjoint provoquerait une diminution de l’utilisation de ces comportements en situation de conversation avec son proche aphasique. Et cela mènerait également, chez la personne aphasique, à une amélioration de ses compétences communicationnelles et de sa participation à la communication dans les situations de la vie quotidienne. Pour tester cette hypothèse, une thérapie de 9 séances est menée, durant laquelle 3 comportements inadaptés ont été travaillés à différents moments. Pour la majorité des comportements, les résultats obtenus montrent que les conjoints diminuent leur utilisation des comportements travaillés. Nous observons un maintien de ces performances et parfois, une généralisation à d’autres comportements non travaillés. De plus, les compétences communicationnelles de la personne aphasique présentent une amélioration, mais le maintien de ces résultats ne s’observe que chez un seul participant. Néanmoins, nous n’observons pas systématiquement d’amélioration de la participation à la communication au quotidien chez la personne aphasique. De futures études devront être menées afin de montrer les effets de cet entraînement de la communication sur la qualité de vie et le bien-être de la personne aphasique.