Cartographie et analyse des populations d'abeilles noires (Apis mellifera mellifera) vivant à l'état sauvage au sein du Parc national de l'Entre-Sambre-et-Meuse

Abstract

Le déclin global de la biodiversité et des populations de pollinisateurs constitue une préoccupation majeure en Europe. Parmi les pollinisateurs, l'abeille mellifère, Apis mellifera Linnaeus (1758), joue un rôle crucial tant pour les cultures agricoles que les écosystèmes naturels. Cependant, les colonies d'abeilles mellifères vivant à l'état sauvage sont encore peu étudiées, particulièrement en Belgique, malgré l'intérêt croissant pour ce sujet dans les pays voisins tels que la France, l'Allemagne et la Suisse. Ce mémoire se concentre sur l'étude des populations de la sous-espèce Apis mellifera mellifera, indigène en Belgique, qui vivent à l'état sauvage sur le territoire du Parc national de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Les objectifs principaux de cette recherche sont de localiser les colonies d'abeilles mellifères sur le territoire du Parc, d'effectuer des analyses génétiques et morphométriques afin de déterminer la sous-espèce et d'évaluer les ressources mellifères disponibles autour de ces colonies. A partir de ces informations, l’objectif final est de proposer l’emplacement de ruches-troncs dans des zones adéquates. La méthode du bee-lining, combinée à des échanges avec des apiculteurs locaux, a été utilisée pour localiser les colonies. Les résultats ont révélé la présence de huit colonies, toutes situées en milieu rural. Parmi celles-ci, quatre colonies appartiennent à la sous-espèce Apis mellifera mellifera, et trois d'entre elles ont survécu sur une période de plus d'un an. Bien que le bee-lining n'ait pas permis de localiser des colonies en forêt, quatre zones potentielles de présence de colonies ont été identifiées. Des relevés floristiques par écotope ont été réalisés pour évaluer les ressources mellifères disponibles dans les zones étudiées. L’analyse morphométrique de butineuses prélevées dans la zone d’étude a permis de localiser les sites plus riches en abeilles noires. A partir de la combinaison de ces résultats, quatre zones ont été retenues afin d’installer des ruches-troncs pour la conservation de l’abeille noire au sein du Parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse.