Mémoire

Abstract

L’étude de la contamination par les éléments traces et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) représente un enjeu majeur pour la compréhension des schémas de distribution des pollutions. De nos jours, de nombreux programmes de surveillance de ces polluants existent en raison de leur toxicité, de leur persistance dans l’environnement, et de leur capacité à s’accumuler dans les organismes via des espèces bioindicatrices. Ces programmes permettent de mieux appréhender les impacts des polluants et de détecter les variations spatio temporelles des contaminants chimiques. Cependant, peu d’études se focalisent sur le zooplancton qui constitue non seulement la base du réseau trophique, mais également un excellent bioindicateur des changements environnementaux et de la contamination par les éléments traces. Cette étude apporte donc un enrichissement des connaissances sur le rôle du zooplancton en tant que bioindicateur de la contamination par les éléments traces, tout en offrant une des premières approches sur sa capacité à accumuler les HAP en mer Méditerranée et en particulier dans la baie de Calvi. Les concentrations de 19 éléments traces et de 16 HAP ont été déterminées respectivement par analyse ICP-MS et CG-MS, permettant de mettre au point une méthodologie optimale pour le dosage des HAP dans le zooplancton. Un total de 24 échantillons de zooplancton de subsurface a été prélevé entre le 24 mai et le 28 juin 2024 en baie de Calvi (Corse), dont 12 pour le dosage des éléments traces et 12 pour les HAP. L’étude de la variabilité spatiale a révélé une contamination plus importante en éléments traces et en HAP dans les sites soumis à des pressions anthropiques, en particulier le port pour les éléments traces et la station d’épuration pour les HAP. Enfin, l’analyse simultanée de ces contaminants a permis d’identifier des schémas de distribution potentiels entre le Zn, l’As et le Se, ainsi qu’entre le Flu, le NaPh, le Be et l’Al. Pour conclure, cette étude montre que le zooplancton pourrait être un bon bioindicateur de la contamination en HAP en raison de sa capacité à les accumuler.