Quel rôle l'architecte paysagiste peut-il jouer dans la planification et la mise en place des toitures végétalisées afin d'optimiser le phénomène de résilience urbaine au sein des territoires littoraux ?

Abstract

Le contexte de changement climatique ainsi que l’attrait économique des régions côtières ont entraîné tout deux une croissance démographique dans ces mêmes régions. La hausse de la fréquentation engendre chaque année des pressions anthropiques sur l’écosystème côtier. Afin de limiter ces pressions, les villes incitent à élaborer des solutions novatrices, souvent fondées sur une augmentation de la densité végétale. Les toitures végétalisées permettent le rendu de nombreux services écosystémiques tout en occupant des espaces dits « perdus » au sein des villes. C’est donc pour ces raisons que les autorités publiques s’intéressent de plus en plus à leur mise en œuvre.

L’hypothèse de départ sur ce travail est de définir le rôle que peut avoir l’architecte paysagiste lors de la planification pour la mise en place de toitures végétalisées. Les études déjà réalisées ont souligné le potentiel et l’intérêt du concept en matière de services écosystémiques au sein des zones urbaines. Des services permettant l’amélioration du bien-être en ville à condition qu’une analyse propre au territoire d’accueil soit réalisée en amont. En effet, la généralisation d’une méthode d’implantation ou de végétalisation sans considération du territoire, ainsi que sa mise en oeuvre aléatoire et isolée, réduit son potentiel.

Le travail d’architecte paysagiste est considéré comme pluridisciplinaire, il intègre des enseignements spécifiques à la discipline architecturale, à l’aménagement des territoires ainsi qu’à d’autres disciplines comme l’hydrologie, l’écologie, la botanique, la géologie, etc. Grâce à ces connaissances, il pourrait jouer un rôle essentiel dans la planification et la mise en œuvre des toits végétalisés, en fonction des exigences des villes et du territoire d’accueil.

Pour répondre à l’hypothèse mentionnée précédemment et afin de permettre la comparaison, une approche a été mise au point dans deux villes du littoral français (Dunkerque et Lorient) qui sont situées dans des contextes géographiques, urbanistiques et environnementaux différents. L’objectif de la méthodologie est, dans un premier temps, de repérer à travers une analyse paysagère du territoire, des zones subissant des pressions pouvant être atténuées par la végétalisation des toitures. Cette initiative permettra, dans un second temps, en fonction des critères architecturaux, d’évaluer le potentiel de verdissement de ces zones. Si l’évaluation est concluante, une palette végétale en accord avec la biodiversité locale sera proposée.

La finalité de ce travail est de mettre en avant l’importance de l’étude paysagère sur le territoire afin de permettre l’optimisation du concept de toits végétalisés. En outre, cela permettra d’avoir une vision du rôle et des limites de l’architecte paysagiste dans la planification et la mise en œuvre de cet aménagement.

Cette étude permet de constater qu’il existe un potentiel de verdissement dans les cas d’études examinés. Chaque cas comporte des problèmes spécifiques, que l’installation de toitures végétalisées peut réduire. Toutefois, il a été démontré que l’étude paysagère du territoire est primordiale afin d’optimiser les services rendus par les toits verts et d’améliorer le bien-être des citadins.