Analyse des déterminants paysagers, écologiques et socioculturels des conflits entre l'humain et le macaque à longue queue (Macaca fascicularis) à Bali
Bossé, Anaëlle
Promoteur(s) : Brotcorne, Fany
Date de soutenance : 3-sep-2024/6-sep-2024 • URL permanente : http://hdl.handle.net/2268.2/21018
Détails
Titre : | Analyse des déterminants paysagers, écologiques et socioculturels des conflits entre l'humain et le macaque à longue queue (Macaca fascicularis) à Bali |
Auteur : | Bossé, Anaëlle |
Date de soutenance : | 3-sep-2024/6-sep-2024 |
Promoteur(s) : | Brotcorne, Fany |
Membre(s) du jury : | Denayer, Dorothée
Magain, Nicolas |
Langue : | Français |
Nombre de pages : | 86 |
Mots-clés : | [fr] Conflits [fr] Macaque [fr] Humain [fr] Indonésie [fr] Mitigation [fr] Cartographie [fr] Zones protégées [fr] Ethnoprimatologie |
Discipline(s) : | Sciences du vivant > Sciences de l'environnement & écologie |
Public cible : | Chercheurs Professionnels du domaine Etudiants Grand public Autre |
Institution(s) : | Université de Liège, Liège, Belgique |
Diplôme : | Master en biologie des organismes et écologie, à finalité approfondie |
Faculté : | Mémoires de la Faculté des Sciences |
Résumé
[fr] La transformation anthropique des milieux naturels participe à la multiplication des zones d’interface entre les humains et la faune sauvage tels que les primates. Le macaque à longue queue (Macaca fascicularis) est un synanthrope reconnu en Asie, capable de se maintenir au sein d’habitats plus ou moins modifiés par les activités humaines en exploitant les ressources alimentaires telles que les cultures agricoles. Ce comportement opportuniste engendre souvent une escalade de conflits avec les communautés humaines. De manière paradoxale, malgré sa visibilité dans les paysages anthropiques, cette espèce est vulnérable et largement exploitée en milieu forestier, classée récemment « en danger » sur la liste rouge de l’IUCN.
Cette étude avait deux objectifs principaux : (1) caractériser et cartographier les risques de différents types de conflits humain-macaque, notamment en comparant les zones protégées aux zones non protégées et (2) évaluer les déterminants spatiaux, écologiques et socio-culturels de ces conflits.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons adopté une approche pluridisciplinaire, combinant des analyses spatiales, à une enquête ethnographique, et une étude éthologique ciblée sur deux groupes de macaques. Cette étude s’est donc déroulée à deux échelles pour aborder les conflits : une échelle large couvrant 22 sites à travers l’île pour évaluer les perceptions et les attitudes des balinais envers les macaques via la méthode du Participatory Risk Mapping, et une étude de cas approfondie pour quantifier les comportements et les patterns spatiaux des macaques dans un village rural situé en périphérie du parc national de Bali Barat.
Les résultats révèlent que les perceptions des balinais envers les macaques sont globalement positives, mais varient selon le type de zone. En milieu protégé, les perceptions sont davantage négatives. Les conflits liés au pillage des cultures et au pillage des biens étaient répartis de manière homogène sur l’île, tandis que les conflits liés à la destruction des biens et la perturbation de la vie locale se concentraient au niveau des zones touristiques. Au niveau paysager, la distance aux infrastructures humaines, la couverture agricole, et la proximité des rivières étaient des facteurs influençant significativement l’occurrence des conflits. Les variables socio-culturelles jouent également un rôle important. Les fermiers, affectés par le pillage des cultures, avaient une perception des macaques davantage négative en comparaison aux autres professions. De manière contre-intuitive, la tolérance était plus faible en zones protégées, questionnant le rôle du système agro-forestier associé au parc. L’analyse comportementale des deux groupes de macaques a confirmé que les mâles adultes étaient plus impliqués dans les conflits que les femelles et juvéniles. L’analyse multinomiale des « hotspots » des interactions conflictuelles confirme le « village » et les « champs cultivés » comme étant propices aux conflits, comparativement aux « routes », à la « forêt » et aux « champs en jachère », où les interactions humains-macaques étaient généralement neutres. Notre étude améliore la compréhension des facteurs responsables des interactions conflictuelles entre les humains et les macaques à Bali, démontrant la complexité de celles-ci et la nécessité d’une investigation approfondie des causes pour informer les stratégies de gestion et de mitigation via l’implication des populations locales, en particulier au niveau des zones protégées et agricoles.
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