Répartition des chiroptères forestiers en région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Abstract

En France, trente-six espèces de chauves-souris sont actuellement recensées et protégées. Ce travail vise à améliorer la compréhension de la répartition des chiroptères forestiers dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La recherche poursuit deux objectifs principaux : modéliser la répartition des chiroptères avec MaxEnt à l’échelle régionale, et réaliser une étude télémétrique sur le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii), dans le parc de Saint-Pons dans les Bouches-du-Rhône. Des modèles de répartition ont été développés pour les espèces suivantes : le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii), la Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus), le Murin de Natterer (Myotis nattereri), le Murin de Daubenton (Myotis daubentonii), la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii), l’Oreillard roux (Plecotus auritus), et l’Oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris). Ces modèles, basés sur des données d’occurrence fournies par le Groupe Chiroptères de Provence, montrent une bonne discrimination entre présence et absence des espèces, bien que des signes de surapprentissage aient été observés. Les résultats incluent des cartes de probabilité d’occurrence et mettent en évidence les facteurs environnementaux influençant la présence des espèces. Parallèlement, l’étude télémétrique réalisée dans le parc de Saint-Pons a permis d’identifier trois gîtes confirmés du Murin de Bechstein, dont deux nouveaux gîtes arboricoles. La comparaison avec les prédictions du modèle de répartition a révélé des biais, tels que la sur-représentation des points proches des routes et des problèmes liés à l’occupation du sol. Ces biais et la pertinence des modèles sont discutés en détail. Les recommandations de gestion pour le parc incluent la conservation des arbres à cavités (au moins 7 par hectare), la préservation du bois mort en tant qu’élément structurant (avec 1 à 3 par hectare), et des améliorations dans la structuration du paysage pour améliorer le territoire de chasse du Murin de Bechstein. Les recherches futures devraient se concentrer sur l'intégration de nouvelles données de présence provenant de zones moins explorées, telles que le département des Hautes-Alpes, et sur le développement d'outils de gestion liés à la modélisation pour optimiser les efforts de conservation.