Mémoire de fin d'études:" L'accompagnement à la rénovation énergétique: enquête sur un nouveau métier auprès d'accompagnants et d'accompagnés".

Abstract

Le secteur du bâtiment représente à lui seul plus de 44 % de l’énergie annuelle consommée en France, ce qui en fait le domaine d’activité le plus énergivore du pays, devant celui des transports (31,3 %). De plus, le monde du bâtiment émet plus de 100 millions de tonnes de CO2 chaque année, soit 23 % du total des émissions en France (Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, 2022). Environ deux tiers des émissions directes proviennent des bâtiments résidentiels et sont essentiellement dues au chauffage (Citepa 2023, Rapport d’inventaire Secten). La loi LTECV entend faire passer l’ensemble du parc immobilier à un niveau de performance énergétique conforme aux normes « bâtiment basse consommation », ou BBC, d’ici à 2050 (Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, 2017). Elle a l’ambition globale de se voir réaliser 500 000 rénovations par an dont la moitié occupés par des ménages aux revenus modestes. La notion de rénovation performante apparaît ainsi comme la clé de voûte d’une massification durable et réussie des réhabilitations. Elle est définie par la loi Climat et Résilience en 2021 comme une rénovation permettant d’assurer des conditions satisfaisantes de renouvellement de l'air, et d’atteindre l’étiquette A ou B après travaux (équivalent à la norme BBC). Elle doit permettre l'étude des six postes de travaux de rénovation énergétique suivants : l'isolation des murs, l'isolation des planchers bas, l'isolation de la toiture, le remplacement des menuiseries extérieures, la ventilation, la production de chauffage et d'eau chaude sanitaire ainsi que les interfaces associées. L’ANAH (Agence Nationale de l'Habitat) annonce avoir financé en 2023 un nombre de 569 243 rénovations énergétiques grâce au dispositif MaPrimeRénov, mais seulement 71 613 en rénovation d’ampleur (et non BBC). Les petites rénovations, au geste par geste, sont donc très nombreuses. Dans un contexte où l’état français vise 370 000 (SGPE) ou 500 000 (loi LTECV) rénovations globales par an, la tendance est donc beaucoup plus à de petites améliorations énergétiques, qui sont loin des objectifs fixés à court et moyen terme. Le rôle de l’« accompagnateur Rénov’ » est central dans la dynamique de massification des rénovations énergétiques. Voulu comme un appui technique, administratif, financier et social (France Rénov’, 2024), ce service public va permettre d’articuler la direction des rénovations d’ampleur et faire le lien entre politique nationale, locale, habitants et artisans. Il devra avoir une reconnaissance parfaite et claire de ce qu’est une rénovation performante et de ce qu’elle engage, en plus d’assumer des compétences sociales et d’entretenir une relation et un dialogue positif avec les collectivités. La compréhension du système d’accompagnement des ménages pour la rénovation énergétique de leur logement semble indispensable afin de rendre compte de son accord -ou non- avec les directives européennes. L’analyse de parcours de rénovation globale, permettra de mettre en évidence les différents leviers actionnés, les libertés que possèdent les accompagnateurs, les manquements éventuels, et les pistes pour y palier. Comment sont accompagnés les ménages qui sollicitent des aides publiques ? Quelles sont les libertés et les carences de cet accompagnement et quelles sont les pistes pour l’améliorer ?