La pratique d'une activité physique dans un projet de soins global et de réadaptation chez les usagers de drogues

Abstract

Introduction : L’usage et l’abus de drogues constituent un problème, à l’échelle mondiale pour la santé publique et ont d’importantes conséquences sur le développement et la sécurité. La notion d’exercice et de pratique d’activités sportives dans le cadre d’une prise en soins de patients atteints de toxicomanie a suscité de l’intérêt durant ces deux dernières décennies. Un élément à prendre en compte dans ce type de prises en soins, et notamment dans la pratique sportive, est la motivation. Elle peut avoir une incidence sur les résultats du traitement, car de nombreux patients ne sont pas encore prêts ou sont parfois réticents à adopter ces changements dans leur comportement. Les types de motivation, les obstacles à la participation sportive et les perceptions des résultats sont peu explorés dans la littérature. Méthode : Cette étude observationnelle descriptive transversale adopte une approche quantitative tout au long de la recherche. Elle s’appuie sur un échantillon de 23 patients bénéficiant d’une prise en soins à but thérapeutique au Centre START-MASS de Liège. Douze d’entre eux participent aux activités proposées par le centre. Les participants ont répondu à un questionnaire à deux parties, la deuxième (questionnaire EMAPS = Échelle de Motivation pour l’Activité Physique à des fins de Santé) étant exclusivement pour les patients pratiquant les AP (activités physiques). Résultats : Selon nos résultats au questionnaire EMAPS, nous retrouvons chez nos participants quatre types de motivation en lien avec la pratique d’AP, à savoir la régulation identifiée, la motivation intrinsèque, la régulation introjectée et la régulation intégrée. La régulation externe et l’amotivation sont quasi inexistantes. Comme obstacle à la participation sportive, 8 individus sur 11, ne pratiquant pas d’AP, relèvent des problèmes de santé et 3 souffrent de douleurs post-traumatiques et/ou musculaires. La pratique d’AP démontre un impact positif sur la santé physique et psychologique mais ne met pas en évidence une diminution de la consommation des participants. Conclusion : Cette étude montre l’intérêt d’identifier les obstacles à la participation sportive ainsi que les besoins de l’individu, mais aussi l’importance d’identifier le(s) type(s) de motivation. Ceci dans le but de travailler en collaboration avec le patient afin qu’il adopte un changement de comportement.