Influence du projet innovant sur les pratiques collaboratives d'une équipe pluridisciplinaire en enseignement spécialisé

Abstract

Les bouleversements que connaît la société actuelle impactent le domaine de l’enseignement et amènent celui-ci vers de nouveaux modes de fonctionnement. En effet, l’ouverture de l’enseignement vers plus de démocratie incite le système scolaire à suivre ce mouvement. L’introduction de cette vision de la société influence les pratiques qui ont cours dans les établissements scolaires et conduit à une nouvelle forme de travail qu’est la collaboration pluridisciplinaire. Le partenariat devient l’axe principal d’action des professionnels dont la finalité est de soutenir au mieux l’apprentissage des élèves. Toute personne exerçant dans l’enseignement est confrontée à cette évolution qui demande, de la part des acteurs, un investissement en termes sociologique et pédagogique. Dans l’enseignement fondamental spécialisé en Belgique francophone, les interventions s’effectuent notamment via l’élaboration et l’ajustement d’un Plan Individuel d’Apprentissage par élève. Toutefois, les textes légaux restent vagues sur la notion de collaboration pourtant nécessaire aux équipes et particulièrement dans le cas d’élèves à risque. L’autonomie laissée aux établissements quant aux modalités de cette nouvelle pratique enseignante favorise ainsi le développement de la créativité des équipes. Notre recherche-action, située au niveau micro de ce contexte, nous a permis, via des entretiens semi-directifs, de faire émerger un problème au niveau de la collaboration, notamment destinée au suivi des élèves. Notre intervention au sein de l’école visait l’amélioration des pratiques collaboratives via une augmentation des interactions, un partage des ressources et des responsabilités ainsi que le suivi et la régulation des actions. Selon les acteurs impliqués dans la recherche, l’implémentation d’un projet innovant a influencé le travail conjoint au sein du système d’activité, étudié notamment grâce aux sous-triangles du modèle de l’activité d’Engeström. Ce constat, mis en évidence grâce au focus-groupe final, avec le biais d’un praticien-directeur-chercheur, étaye, dans une mesure très contextualisée, les résultats énoncés dans la littérature scientifique. Notre recherche ouvre ainsi une voie encore peu explorée en sciences de l’éducation. Étendre cette recherche dans d’autres établissements d’enseignement spécialisé permettrait de supporter nos résultats.