Test du réflexe de toux dans la population saine : analyse des différents types de réponses

Abstract

Des études antérieures sur le réflexe de toux chez les sujets sains se sont intéressées à l’influence de la consigne donnée sur la production de la toux. Il ressort de ces études qu’une plus petite proportion de participants tousse lorsqu’il leur est demandé de se retenir de tousser. Ainsi, les personnes ont la capacité de retenir leur toux lorsqu’on le leur demande (Widdicombe et al., 2006, Monroe et al., 2014). Cependant, dans ces études, les chercheurs se sont intéressés à l’impact de la toux induite et de la toux réprimée uniquement sur le déclenchement de la toux. Or, dans ce mémoire, nous avons étudié l’impact de la consigne sur plusieurs paramètres (les critères de seuil de toux C1, C2 et C5, le délai d’apparition de la toux pour chaque critère séparément et l’intensité). Nous avons également pris en compte des variables comme le sexe et l’âge. L’étude a été menée auprès de 30 participants âgés de 18 à 75 ans, qui ont inhalé, via un masque facial fixé sur un nébuliseur, quatre concentrations d’acide citrique (0,1 mol/L, 0,4 mol/L, 0,6 mol/L et 1,2 mol/L). Trois tests ont été réalisés : le test de provocation de la toux, le test de suppression de la toux et le test de toux volontaire. Nos analyses statistiques montrent que les personnes ont un contrôle volontaire sur l’apparition de la toux, mais ce contrôle diminue avec des concentrations plus élevées d’acide citrique. Ces résultats, importants à considérer, confirment l’influence de la consigne sur la toux. Concernant les autres variables, nos données sont globalement cohérentes avec celles disponibles dans la littérature : les femmes semblent avoir un seuil de toux plus bas que les hommes (Kastelik et al., 2002 ; Dicpinigaitis et al., 2001). Cependant, dans notre étude, cela n’est observé qu’à une faible concentration d’acide citrique. Les résultats sont donc à prendre avec précaution. L’âge n’a pas d’effet significatif sur les réponses de toux, ce qui est en accord avec la tendance générale observée dans la littérature (Ebihara et al., 2020 ; Ebihara et al., 2011 ; Wallace et al., 2019). Tout en prenant en compte les limites de cette étude, il serait pertinent de la répliquer sur un échantillon plus large.