Etude sur l'abus des opioïdes médicaux en Belgique

Abstract

La problématique et les questions abordées dans ce travail sont inspirées de la crise des opioïdes aux Etats-Unis qui a débuté dans les années 1990 avec une augmentation des prescriptions de médicaments à base d’opioïdes (Hancocks, 2019). Bien que, en Belgique, nous ne faisons pas face à une crise semblable à celle des Etats-Unis, nous remarquons une augmentation évidente du nombre de prescriptions de médicaments opioïdes (Régny et al., 2023). Ce mémoire a pour objectif de faire un point sur les prescriptions d’opioïdes en Belgique ainsi que sur leur évolution. Pour ce faire, nous avons analysé des données provenant de la base de données Pharmanet. De plus, nous nous sommes penchés sur la perception de la dangerosité des opioïdes médicaux dans la population. En effet, nous nous sommes demandés si la méconnaissance des risques pouvaient être à l’origine d’une partie de la problématique d’abus de ces médicaments. Pour ce faire, nous avons diffusé un questionnaire en ligne invitant les participants à donner leur perception de la dangerosité de certaines substances opioïdes. Contrairement à notre hypothèse de départ, nous avons pu observer dans notre échantillon une connaissance des risques liés à l’usage de ces substances approximativement similaire à ce que nous pouvons retrouver dans la littérature. Concernant une seconde hypothèse, une différence significative entre les consommateurs et les non-consommateurs a été mise en évidence en ce qui concerne la perception de la dangerosité de la morphine. Cette différence a montré que les consommateurs avaient évalué la dangerosité générale de la morphine de manière plus importante que les non-consommateurs, ce qui va dans le sens contraire de ce que nous pouvons retrouver dans la littérature concernant la consommation de drogues illégales. Enfin, en accord avec la littérature, une différence significative de perception de la dangerosité a été mise en évidence entre les hommes et les femmes en ce qui concerne le tramadol, la codéine et la morphine. Finalement, bien que notre étude présente certaines limites, celle-ci a permis, à notre connaissance, une des premières explorations de la situation concernant les abus des médicaments opioïdes et leur problématique en Belgique.