Désistance chez les jeunes filles placées : impact du théâtre

Abstract

La délinquance féminine, particulièrement celle des mineurs, est longtemps restée ignorée des études et, a fortiori, de l’espace public (Gavray, 2009). Depuis les années 2000, la proportion de jeunes filles délinquantes en constante augmentation (Kerig, 2018) a permis d’attirer l’attention sur cette population et sur ses besoins spécifiques. La présente étude se veut une continuité de cette réflexion. Elle place d’un côté les manques observés chez les jeunes délinquantes en matière de communication, de soutien, de confiance en soi ou encore d’autodétermination (F.-Dufour et al., 2024) ; de l’autre, les bénéfices du théâtre en termes notamment d’empathie, de compétences sociales ou de self-control (Born, 2019 ; Chimisanas, 2015). Puis les combine au sein d’une analyse phénoménologique individuelle (IPA) exercée auprès de sept jeunes filles hébergées dans un Centre Éducatif Fermé en France. Les jeunes filles rencontrées participant toutes à un atelier théâtre, une analyse transversale de leurs déclarations a permis d’observer une convergence des progrès rapportés au niveau de la confiance en soi, de la communication avec les pairs et de l’expression des émotions. Ces progrès amènent à considérer le théâtre comme un outil prometteur en matière de désistance secondaire (McNeill, 2016), ou de soutien informel non structuré (Ouellet & Dubois, 2022).