Évaluer les motivations à écrire des élèves de cinquième année primaire : validation de l'échelle de Graham et al. (2022)

Abstract

Ce mémoire se concentre sur l’évaluation des motivations à écrire des élèves de cinquième année primaire, avec pour objectif de valider l’échelle construite par Graham et al. (2022) dans un contexte francophone. L’étude vise à comparer les dimensions identifiées dans l’étude originale, aux nouvelles dimensions émergentes dans ce contexte, afin de mesurer plus précisément les motivations des élèves et d’approfondir la compréhension des facteurs qui influencent leur engagement dans la tâche d’écriture.

S’appuyant sur plusieurs théories, dont, par exemple, la théorie des attentes-valeurs (Eccles & Wigfield, 2002), la théorie des buts d’accomplissement (Dweck & Leggett, 1988) et la théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 1985), l’étude explore la motivation intrinsèque, extrinsèque et d’autorégulation des élèves à écrire. L’objectif est d’interroger ces concepts à travers le questionnaire afin d’identifier les facteurs propices à une véritable motivation, essentielle pour le développement durable des compétences en écriture.

La méthodologie adoptée s’appuie sur une approche quantitative. Un questionnaire de 31 questions a été administré à 148 élèves de cinquième année primaire de la région de Liège, dans le but de réaliser des analyses statistiques. Ces analyses ont ensuite été mises en perspective avec la revue de la littérature.

Les résultats de l'analyse factorielle de cette étude ont révélé des regroupements pertinents des motivations à écrire, bien que certaines dimensions diffèrent légèrement de celles proposées par Graham et ses collaborateurs. La nouvelle structure maintient des similitudes avec l'échelle originale. Cependant, la modification clé concerne la motivation extrinsèque, où les dimensions de compétition et de reconnaissance sociale ont fusionné en un seul facteur, nommé « compétition externe », réduisant ainsi le nombre de dimensions extrinsèques de trois à deux.

Les élèves de cet échantillon sont principalement motivés par des facteurs comme la réussite scolaire et l’écriture engagée, tandis que les motivations d'autorégulation, telles que combattre l'ennui ou apaisement par l’écriture, sont moins significatives. Ces résultats suggèrent que l’écriture est perçue par ces élèves comme une activité cognitive et académique, plutôt que comme un simple moyen de gestion émotionnelle ou de distraction. En conclusion, cette recherche a enrichi la compréhension des motivations à écrire chez les élèves de cinquième primaire et a validé un outil efficace pour les mesurer dans le contexte éducatif francophone.